La présidente du tribunal a mis l'affaire en délibéré au 26 octobre.
Cheikh Mbacké Sakho, 33 ans, ne s'est pas présenté à l'audience au Palais de justice de Dakar. "Il ne vient plus. Il a peur de venir. Il a peur pour sa vie", a déclaré à l'AFP un de ses proches.
Le parquet, "compte tenu des excuses présentées" par le prévenu, requiert une peine de "six mois avec sursis et une amende d'un million de francs CFA" (plus de 1.500 euros), a déclaré son représentant.
Il est poursuivi pour "injure commise par le biais d'un système informatique sur un groupe de personnes qui se caractérise ou se distingue par la religion".
Ni les avocats des parties civiles, regroupées dans une association religieuse, ni de la défense n'assistaient à l'audience, qui s'est déroulée en présence de fidèles de la confrérie mouride, une des plus influentes au Sénégal.
Lors d'une suspension d'audience lundi, des fidèles mourides avaient menacé physiquement l'accusé, avant que les gendarmes ne le fassent entrer dans le poste de sécurité, tandis que d'autres fidèles tentaient de les en dissuader.
Cheikh Mbacké Sakho avait accusé les marabouts sénégalais de faire du "business" avec la religion et de "tromper" les fidèles, dans une vidéo diffusée sur internet. Il visait surtout les chefs religieux mourides, les accusant de s'être détournés de la voie du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba.
Il avait ensuite présenté ses excuses dans une autre vidéo, sous la contrainte de fidèles mourides dont certains, selon les médias, voulaient le lyncher.
Le Sénégal, réputé pour sa tolérance religieuse, est peuplé à plus de 90 % de musulmans appartenant pour la plupart à diverses confréries, très influentes dans la vie politique et sociale.
Avec AFP