Quatre semaines sont prévues devant les assises de Seine-Saint-Denis - du ressort de cette cour d'appel - pour juger l'ex-secrétaire d'Etat à la Fonction publique et maire en exercice de Draveil (au sud de Paris) et son ancienne adjointe Brigitte Gruel qui nient en bloc les accusations de viols et agressions sexuelles portées par deux anciennes employées municipales.
En décembre 2017, cette affaire devait être jugée durant neuf jours, mais avait été renvoyée au soir du quatrième: d'incident en incident, les débats avaient pris du retard et le président de la cour d'assises avait fini par reporter le procès après avoir été désavoué par la défense de Georges Tron.
Le procès s'était ouvert quelques semaines après le scandale mondial de l'affaire Harry Weinstein et le déferlement de récits de violences sexuelles qui a suivi. Ce contexte avait semblé accentuer la fébrilité des débats, ponctués d'invectives entre la défense et les parties civiles.
Le procès repartira de zéro à l'automne, avec une durée sensiblement allongée pour entendre les dizaines de personnes appelées à témoigner.
Cette affaire avait éclaté en mai 2011 dans le sillage de l'arrestation à New York de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn, mettant soudain en lumière la passion de Georges Tron pour la réflexologie plantaire.
Mais ce qui vaut à cet ancien ministre d'être renvoyé devant les assises va au-delà de massages de pied impromptus : les deux anciennes employées municipales, Virginie Ettel et Eva Loubrieu, disent avoir subi des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010, sans être capables de s'y opposer, tétanisées face à leur employeur et son adjointe.
Georges Tron avait démissionné de ses fonctions de secrétaire d'Etat à la Fonction publique (2010-2011), mais pas de sa mairie de l'Essonne (30.000 habitants) à la tête de laquelle il a été réélu en 2014.
Avec AFP