Surnommé "Terminator", Bosco Ntaganda est accusé d'avoir recruté des enfants soldats et d'avoir commandité des meurtres, pillages et viols commis par ses troupes en 2002 et 2003 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).
Les juges de la Chambre de première instance annonceront à 10H00 (08H00 GMT) s'ils déclarent M. Ntaganda "innocent ou coupable, au-delà de tout doute raisonnable, des charges portées à son encontre", a indiqué la CPI.
Au cours de son procès débuté en septembre 2015, l'accusation a dressé à l'aide de témoignages un tableau épouvantable des exactions présumées commises sous ses ordres, comme des exécutions à coups de machette et des femmes enceintes éventrées.
L'homme à la moustache en trait de crayon a quant à lui assuré être un "révolutionnaire" et non un criminel, rejetant son surnom de "Terminator".
Ancien général redouté de l'armée congolaise, M. Ntaganda, 45 ans, doit répondre de 13 crimes de guerre et de cinq crimes contre l'humanité, pour lesquels il a plaidé non coupable en 2015.
Selon des ONG, plus de 60.000 personnes ont perdu la vie depuis l'éclatement en 1999 de violences sanglantes en Ituri, région instable et riche en minéraux.
- Leader charismatique -
Bosco Ntaganda a joué un rôle central dans la planification des opérations de l'Union des patriotes congolais et de son bras armé, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), avait martelé en août l'accusation lors de la dernière phase de son procès.
Né au Rwanda, où il a fait ses armes avec le Front patriotique rwandais (FPR), Ntaganda, issu d'une famille tutsie, avait la réputation d'être un leader charismatique avec un penchant pour les chapeaux de cow-boy et la gastronomie.
Général de l'armée congolaise de 2007 à 2012, il est ensuite devenu l'un des membres fondateurs du groupe rebelle M23, qui a finalement été défait par les forces du gouvernement congolais en 2013.
A la suite de dissensions accompagnées de combats au sein du mouvement, Ntaganda est contraint à fuir au Rwanda, et à se réfugier à l'ambassade des États-Unis à Kigali, d'où il demandera son transfert à la CPI, chose inédite dans l'histoire de la juridiction.
Bosco Ntaganda est l'un des cinq chefs de guerre congolais à avoir été traduits devant la Cour, fondée en 2002 pour juger des pires atrocités commises dans le monde.
En mars 2012, la CPI a condamné à 14 ans de prison Thomas Lubanga, ancien chef de M. Ntaganda dans les FPLC.
Le procureur de la Cour a toutefois subi une série de revers ces dernières années, avec l'acquittement de plusieurs suspects. Certains pays d'Afrique reprochent également à la CPI de viser principalement des suspects africains.
Au cours d'une autre audience lundi dans une affaire distincte, les juges de la Cour détermineront s'il existe suffisamment de preuves pour confirmer les charges retenues contre un jihadiste malien, Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud.
Transféré à la CPI l'année dernière, il est suspecté de crimes contre l'humanité et crimes de guerre qui auraient été commis à Tombouctou entre 2012 et 2013.