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Rex Tillerson: "le président parle pour lui-même", après les propos de Trump sur Charlottesville


Le secrétaire d'État Rex Tillerson parle à Washington sur la politique en Afghanistan, le 22 août 2017.
Le secrétaire d'État Rex Tillerson parle à Washington sur la politique en Afghanistan, le 22 août 2017.

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a pris dimanche la défense des "valeurs" américaines après la controverse née des propos de Donald Trump sur les violences racistes de Charlottesville, qu'il a clairement refusé de reprendre à son compte.

"Je ne pense pas que quiconque puisse douter des valeurs du peuple américain ou de la détermination du gouvernement américain" à "défendre ces valeurs", a-t-il déclaré lors de l'émission télévisée Fox News Sunday.

Prié de dire si cela valait aussi pour "les valeurs du président", le chef de la diplomatie américaine, visiblement mal à l'aise, s'est borné à répondre: "le président parle pour lui-même".

A Charlottesville, en Virginie, une manifestation de militants de plusieurs franges de l'extrême droite américaine (Ku Klux Klan, néonazis, suprémacistes blancs) a dégénéré le 12 août lorsqu'une femme de 32 ans a été tuée par un sympathisants néonazi qui a intentionnellement percuté des contre-manifestants antiracistes avec son véhicule.

Donald Trump avait provoqué un tollé en affirmant que la responsabilité des violences devait être recherchée des deux côtés et qu'il y avait "des gens très bien" dans les deux camps.

Rex Tillerson, d'ordinaire discret sur la scène politique intérieure, n'a pas explicitement dénoncé ces déclarations. Mais il a préféré renvoyer à un discours prononcé alors que les Etats-Unis étaient en pleine polémique, semblant se démarquer des propos présidentiels. "J'ai fait mes propres commentaires dans un discours au département d'Etat", a-t-il glissé.

Devant des étudiants, le secrétaire d'Etat avait alors, le 18 août, vivement "condamné le racisme et le fanatisme sous toutes leurs formes". "La haine n'est pas une valeur américaine", avait-il martelé. Citant Abraham Lincoln, qui "savait" que "les tensions raciales font partie de notre expérience en tant que nation", comme "nous le constatons encore tristement aujourd'hui", il avait appelé les Américains à "panser leurs plaies".

L'influent conseiller économique en chef de Donald Trump, Gary Cohn, a critiqué le président cette semaine, jugeant qu'il devait "mieux faire" pour condamner les supémacistes blancs. Et la vague d'indignation a dépassé les frontières américaines, un comité de l'ONU chargé de lutter contre le racisme ayant notamment émis un "premier avertissement" formel à propos de la situation aux Etats-Unis.

"Nous exprimons les valeurs américaines depuis le département d'Etat. Nous représentons le peuple américain, leur attachement à la liberté et à l'égalité entre le personnes du monde entier, et ce message n'a jamais changé", a insisté dimanche Rex Tillerson.

Avec AFP

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