Commerces, écoles et administrations étaient fermés dans la localité de Bir Ali Ben Khalifa, près de la grande ville de Sfax (centre-est), selon un correspondant de l'AFP sur place.
Des centaines de personnes ont également défilé en demandant "une enquête transparente" ainsi que "travail et développement" dans leur région, selon elles "marginalisée".
"Les habitants de Bir Ali Ben Khalifa contre les politiques économiques et sociales qui poussent leurs enfants vers la mort", proclamait une grande pancarte brandie lors de la manifestation.
L'appel à la grève générale a été lancé par l'antenne régionale du syndicat UGTT pour réclamer "la vérité" sur les circonstances de la collision, le 8 octobre, entre un bateau de migrants et un navire militaire, selon Habib Ltaïef, secrétaire général de l'UGTT à Bir Ali Ben Khalifa.
Une cinquantaine de personnes sont mortes dans ce drame, qualifié de "catastrophe nationale" par le chef du gouvernement Youssef Chahed. Huit d'entre elles étaient de Bir Ali Ben Khalifa et deux sont toujours portées disparus, selon l'UGTT.
Trente-huit passagers ont été secourus. Parmi les survivants, certains ont accusé les militaires de les avoir délibérément percutés après les avoir insultés. Le Parquet militaire a ouvert une enquête sur la collision.
"Nous voulons savoir la vérité sur cet incident et savoir comment ils sont morts. Nous voulons une enquête objective et sérieuse", a dit à l'AFP M. Ltaïef.
Le porte-parole du ministère de la Défense, Belhassen Oueslati, a affirmé dans une interview télévisée que le navire militaire avait suivi le bateau de migrants pendant "trois heures et demie" pour l'exhorter à s'arrêter et à rebrousser chemin.
"Si c'était une collision volontaire, il n'aurait pas accompagné (l'embarcation) jusqu'aux eaux internationales (...). Il l'aurait attaquée dans nos eaux", a dit M. Oueslati.
Les protestataires ont aussi dit vouloir provoquer un large débat.
"Il faut se poser la question: pourquoi nos jeunes veulent-ils quitter leur pays?", a dit M. Ltaïef.
"Nos enfants ne trouvent pas de travail, ils sont perdus (...) et c'est pour cela qu'ils sont obligés" de partir, a lancé un enseignant présent lors de la manifestation, Abdelhamid Allegui.
Avec AFP