"Les chiffres que nous voyons aujourd'hui sont une conséquence directe d'années de violences qui s'envolent - ayant atteint un nouveau pic en février - et de leurs impacts humanitaires catastrophiques", a commenté dans un communiqué Philippe Branchat, chef de cette organisation onusienne en Haïti.
"La crise sans fin en Haïti force de plus en plus de gens à fuir leur maison et à tout abandonner derrière eux. Ce n'est pas des décisions prises à la légère. Et pire: pour beaucoup, ce n'est pas la première fois", a-t-il ajouté.
Selon les données de l'OIM publiées mardi, le pays compte désormais 578.074 déplacés, contre 362.551 début mars, pour un total de plus de 10 millions d'habitants.
Alors que l'année 2024 n'est même pas encore passée de moitié, le nombre de déplacés cette année "est déjà presque identique que le nombre de déplacés" en 2023, soulignant l'aggravation de la situation sécuritaire, note le rapport.
Cette augmentation est liée en grande partie au nombre important de personnes ayant fui Port-au-Prince pour se réfugier dans d'autres provinces qui n'ont pas nécessairement les ressources pour les accueillir.
L'OIM a ainsi identifié près de 95.000 personnes quittant la capitale entre le 8 mars et 9 avril, notamment pour se rendre dans la province du Grand sud, où les déplacés représentent désormais 10% de la population.
Haïti pâtit depuis des dizaines d'années d'une instabilité politique chronique. Mais depuis quelques mois, le pays doit faire face à une résurgence de la violence des gangs, qui contrôlent 80% de la capitale Port-au-Prince.
Au niveau national, la majorité des quelque 600.000 déplacés (80%) sont accueillis chez des familles, selon les données de l'OIM. Mais ce n'est pas le cas dans la capitale qui a vu une augmentation du nombre de sites improvisés - notamment des écoles - où les déplacés vivent "dans des conditions insalubres".
L'OIM estime désormais à près de 185.000 le nombre de déplacés dans la métropole de Port-au-Prince, soit une augmentation de 15% depuis début mars.
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