Trente-deux Bantous et Pygmées accusés de crimes contre l'humanité et de génocide ont comparu dans ce procès.
"La cour d'appel de Lubumbashi a condamné 4 personnes à 15 ans de prison ferme et a libéré 28 autres", a déclaré à l'AFP John Kasongo, greffier à la Cour, ajoutant que "la Cour les a reconnus coupables d'infraction de génocide par meurtre". Toutes les personnes condamnées sont des Bantous.
"Je suis satisfaits parce que tous mes clients ont été acquittés faute de preuves", a déclaré pour sa part à l'AFP Me Freddy Kitoko, l'un des avocats de la défense des Pygmées, qui a toutefois indiqué qu'il restait "inquiet par la reprise des violences entre les deux communautés depuis le mois passé".
"La justice doit poursuivre les vrais auteurs des crimes et les punir sévèrement en vue de mettre un terme à ces violences récurrentes entre les deux communautés", a encore dit l'avocat.
Les violences entre Bantous et Pygmées avaient fait en 2013 plus d'une centaine de morts. Trente-quatre personnes accusées d'avoir participé à ces violences ont été arrêtées en plusieurs vagues à partir de mi-2014. Leur procès s'était ouvert en août 2015. Deux des accusés, mineurs, ont récemment été déférés devant un tribunal pour enfants.
Depuis le 3 septembre, des Bantous et les Pygmées s'affrontent à nouveau, près de la cité de Nyunzu, dans la nouvelle province de Tanganyika (sud-est). Le bilan est déjà de huit personnes tuées.
Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH) s'était inquiété de "la disproportion entre les chefs d'accusation et la manière dont l'instruction était menée".
Depuis 2013, le nord du Katanga (région grande comme l'Espagne morcelée depuis en quatre nouvelles provinces) a été le théâtre de nombreux affrontements entre Bantous de l'ethnie Luba et Pygmées du sous-groupe Batwa ayant entraîné un cycle de tueries, pillages, incendies de villages et déplacements de population.
Avec AFP