Parmi les condamnés figurent l'ex-vice-président Djaffar Said Ahmed Hassane, qui s'était opposé au récent référendum constitutionnel organisé par le chef de l'Etat. Actuellement réfugié en Tanzanie, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.
Les trois autres sont le frère de l'ancien vice-président, l'avocat Bahassane Ahmed Said, l'écrivain Said Ahmed Said Tourqui, dit Sast, et un officier, le commandant Faissoil Abdousalam.
Lors de ce procès de deux jours, la Cour de sûreté de l'Etat a également infligé des peines de vingt à trois ans d'emprisonnement à quatre autre accusés, dont l'ancien numéro de l'armée, le colonel Ibrahim Salim.
Au début de l'audience, le parti de Bahassane Ahmed Said avait dénoncé dans un communiqué un "tribunal d'exception, contre les droits de l'Homme, la démocratie et l'Etat de droit (...) une insulte à la démocratie".
Habitué des coups d'Etat et des révoltes armées, l'archipel des Comores traverse depuis plusieurs mois une nouvelle crise politique et institutionnelle.
Lui-même ancien putschiste élu démocratiquement en 2016, Azali Assoumani a organisé en juillet un référendum constitutionnel qui lui permet d'effectuer plusieurs mandats et de régner jusqu'en 2029.
Une élection présidentielle anticipée, à laquelle Azali Assoumani a déjà annoncé qu'il serait candidat, est prévue au premier semestre 2019.
L'opposition dénonce depuis la dérive autoritaire du chef de l'Etat. Plusieurs de ses responsables, dont le chef du parti Juwa et ancien président Ahmed Abdallah Sambi, ont été depuis arrêtés et placés en détention provisoire.
La récente réforme constitutionnelle a également supprimé le principe de la présidence tournante tous les cinq ans entre les trois îles de l'Union des Comores (Anjouan, Grande-Comore, Mohéli).
A la mi-octobre, un groupe de rebelles armés opposés à Azali Assoumani - issu de la Grande-Comore - ont ainsi affronté l'armée durant une semaine à Mutsamudu, la capitale de l'île d'Anjouan. Le calme y est depuis revenu.