A la mi-journée, le procureur de la République, Mohamed Abdallah, a présenté à la presse les armes abandonnées par les rebelles et récupérées par l'armée: trois kalachnikovs, des munitions, des explosifs et des obus de mortier.
Le directeur de cabinet du chef de l'Etat chargé de la défense, Youssoufa Mohamed Ali, a déclaré que la "priorité" du gouvernement restait la récupération des armes. "Notre seule priorité est de récupérer les armes, même si cela doit prendre deux ans, nous prendrons le temps et les moyens nécessaires pour sécuriser l'île et la population. La paix n'a pas de prix".
S'adressant aux rebelles en fuite, il a indiqué que "la mesure de clémence présidentielle (l'impunité) était toujours maintenue" pour ceux qui rendraient volontairement leurs armes.
Selon lui, "l'objectif des rebelles était de prendre le contrôle de l'île".
Le nombre de rebelles est estimé à une trentaine de personnes, dont une vingtaine clairement identifiée, a confié à l'AFP un haut responsable sécuritaire.
Le bilan des six jours d'affrontements s'établit à deux civils tués. Quatre personnes ont été blessées, dont un militaire en maniant son arme, selon le chargé de la défense.
Arrêté dimanche pour collusion avec les rebelles, le gouverneur de l'île, Abdou Salami Abdou, est gardé dans sa résidence en attendant d'être présenté devant un juge. "Les preuves à charge sont palpables", a indiqué à la presse le ministre de l'Education nationale, Mahamoud Salim Hafi, originaire d'Anjouan et principal négociateur du gouvernement dans cette crise.
Le ministre a annoncé la mise en chantier dans les prochains jours d'un travail "pédagogique" et des "fouilles sans violence dans certaines maisons ciblées".
Responsable d'une association environnementale (Girma na Haiba), Ali Mohamed Nadjid estime que "l'action des rebelles n'était pas justifiée. On ne connaissait ni leurs motivations, ni leurs revendications (...), on ne savait pas s'ils voulaient le départ du président Azali, ou s'ils voulaient prendre l'île".
La vie est quasiment revenue à la normale à Mutsamudu. Les check-points ont été levés, et les militaires patrouillent à pied en se mêlant à la foule. La quasi-totalité des commerces ont repris leurs activités, le marché est rouvert et l'administration fonctionne.
Les troubles avaient commencé lundi après une manifestation d'opposants qui avaient érigé des barricades démantelées ensuite par les forces de l'ordre.
Les autorités accusent le parti Juwa, de l'opposant et ancien président de l'archipel Abdallah Sambi, originaire d'Anjouan, d'être à l'origine des violences.
Les opposants accusent en retour le président Assoumani de se comporter en dictateur "de république bananière" et de vouloir se maintenir au pouvoir.
Avec AFP