Les insurgés, appartenant à la faction du groupe dirigée par le leader historique Abubakar Shekau, ont égorgé quatre personnes et en ont enlevé deux.
"Nous avons retrouvé les corps de quatre personnes, qui s'étaient rendues aux champs ce matin", a rapporté Ibrahim Liman, le chef des milices civiles, qui combattent Boko Haram aux côtés de l'armée, ajoutant que "leur gorge avait été tranchée".
Les habitants du village de Molai, d'où étaient originaires les victimes, avaient reçu un appel des combattants les informant du massacre. "Ils nous ont dit de venir chercher les dépouilles de nos frères", a raconté à l'AFP Usman Gana.
Deux autres villageois ont été enlevés et emmenés dans la forêt de Sambisa, l'enclave où sont retranchés les combattants de la faction de Shekau.
Les agriculteurs, pêcheurs ou coupeurs de bois, sont régulièrement tués en représailles par le groupe, qui les accusent de transmettre des informations sur leur position à l'armée nigériane.
D'autre part, des milliers de personnes continuaient toujours à fuir lundi la ville de Rann, dans le nord du Borno, à la frontière avec le Cameroun, après le retrait des troupes camerounaises et la peur de nouveaux affrontements.
L'armée camerounaise avait été déployée après l'attaque du 14 janvier, qui avait fait 14 morts. Boko Haram avait mis à sac une base de l'armée et mis le feu à la ville, où sont réfugiés plus de 35.000 déplacés.
"Les gens fuient en masse depuis que les Camerounais sont partis dimanche", a rapporté un déplacé, Walid Abdallahi, à l'AFP.
"Nous avons peur, car il n'y aura plus personne pour nous défendre, étant donné que les soldats nigérians sont en nombre totalement insuffisant", a-t-il expliqué.
Boko Haram attaque constamment les bases militaires dans le Nord-Est depuis le mois de juillet, faisant des dizaines voire des centaines de morts.
L'insurrection jihadiste, qui a débuté au Nigeria en 2009, a fait au moins 27.000 morts et provoqué une grave crise humanitaire avec 1,8 million de déplacés.
Avec AFP