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"Que reste-il du Printemps arabe" ?


Des Tunisiens manifestent dans Sidi Bouzid, 17 décembre 2012
Des Tunisiens manifestent dans Sidi Bouzid, 17 décembre 2012

Cinq ans après le déclenchement du Printemps arabe, la Tunisie a réussi sa transition démocratique malgré la menace djihadiste, tranchant avec les autres pays qui ont basculé dans la guerre, la répression ou le chaos.

Tunisie

Le 17 décembre 2010, l'immolation d'un marchand ambulant, excédé par la misère et les brimades policières, déclenche un soulèvement populaire, couronné le 14 janvier 2011 par la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali.

Après une année marquée par des crises, la Tunisie adopte en 2014 une nouvelle Constitution, puis organise des législatives, remportées par le parti anti-islamiste Nidaa Tounès devant les islamistes d'Ennahda, majoritaires jusqu'alors. En décembre, Béji Caïd Essebsi est élu au suffrage universel.

Mais le processus de démocratisation reste fragile face à la menace jihadiste dans le pays, frappé en 2015 par trois attentats majeurs revendiqués par le groupe extrémiste Etat islamique (EI).

Syrie

La Syrie est dévastée par près de cinq ans de conflit qui a fait plus de 250.000 morts et poussé à l'exode des millions de personnes.

Un mouvement de contestation débute le 15 mars 2011 avec des manifestations pacifiques réclamant des réformes. Mais brutalement réprimé, il se transforme en une insurrection armée contre le régime avant de dégénérer en une guerre totale, avec l'entrée en action massive à partir de 2012 des armes lourdes, dont les avions bombardiers de l'armée.

En 2013-2014, les groupes rebelles sont éclipsés face à la montée en puissance de groupes jihadistes comme le Front al-Nosra, branche d'Al-Qaïda, puis l'EI, qui combattent aussi bien le régime que les insurgés.

Une coalition internationale menée par les Etats-Unis bombarde l'EI depuis septembre 2014. Depuis fin septembre 2015, la Russie est engagée militairement en soutien au régime de Bachar al-Assad.

Egypte

Après 18 jours de révolte populaire (près de 850 morts), Hosni Moubarak remet ses pouvoirs en février 2011 à l'armée.

En juin 2012, Mohamed Morsi, candidat des Frères musulmans, devient le premier islamiste à présider le pays. Mais après une année marquée par des crises et une contestation politique, Morsi est renversé par l'armée dirigée par Abdel Fattah al-Sissi.

Les Frères musulmans vont faire l'objet d'une implacable répression. Plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été depuis tués, plus de 15.000 sympathisants emprisonnés, et des centaines, dont Morsi et les caciques de son gouvernement, condamnés à mort.

En juin 2014, M. Sissi, accusé de vouloir refermer la parenthèse démocratique, est proclamé vainqueur de la présidentielle. De plus, le nouveau Parlement élu (fin octobre-début décembre 2015) est entièrement acquis à sa cause.

Libye

Le 20 octobre 2011, Mouammar Kadhafi est tué à Syrte, à 360 km à l'est de Tripoli. Il était confronté depuis plusieurs mois à un soulèvement transformé en un conflit armé qui a abouti à la chute de Tripoli en août, grâce à l'appui décisif d'une opération de l'Otan.

Le pays, à la structure essentiellement tribale, est depuis morcelé et sous la coupe de milices rivales formées surtout d'anciens rebelles. En août 2014, Tripoli tombe aux mains de milices dont certaines islamistes, qui installent une autorité rivale à celle reconnue par la communauté internationale, contrainte de fuir vers l'Est, à Tobrouk.

Profitant de la crise politique et sécuritaire, l'EI s'est implanté dans le pays. Et le chaos libyen a favorisé le passage de milliers de migrants tentant de rejoindre les côtes européennes.

Yémen

En février 2012, Ali Abdallah Saleh est poussé au départ après un an de contestation, et son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, lui succède.

En 2014, des rebelles chiites houtis lancent une offensive qui va leur permettre de s'emparer de vastes régions dont la capitale Sanaa. En mars 2015, l'Arabie saoudite prend la tête d'une coalition arabo-sunnite pour aider le pouvoir à stopper l'avancée des Houthis. Le conflit a fait depuis quelque 6.000 morts.

Al-Qaïda, déjà actif dans le Sud, a élargi son influence, et l'EI a multiplié ses attaques ces derniers mois.

Bahrein

Dirigé par la dynastie sunnite des Al-Khalifa, Bahreïn est le théâtre de manifestations sporadiques depuis la répression d'un mouvement déclenché en 2011 par des opposants issus de la majorité chiite et qui réclament des réformes politiques.

Avec AFP

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