Il apparaît souvent discret, en treillis, coiffé d’un béret rouge aux côtés d’autres officiers. Pourtant, c’est lui que de "hauts gradés de l’armée burkinabè" (selon un communiqué) ont choisi samedi 1er novembre pour diriger la transition. Yacouba Isaac Zida, 49 ans, est lieutenant-colonel des forces d’élite de l’armée du Burkina Faso et peu connu du public burkinabè.
Depuis la chute de Blaise Compaoré, Zida a pris un certain nombre de mesures : suspension de la Constitution, fermeture des frontières et couvre-feu au moment où le chef de l’armée, le Général Honoré Traoré s’était déjà auto-proclamé président de la transition.
Malgré cet épisode qui semble révéler des dissensions au sein de l’armée, Zida affirme dans les communiqués qu’il publie, parler au nom de l’armée et des forces vives.
Le document des hauts-gradés de l’armée de samedi midi le laisse désormais libre de conduire la transition. Seulement, le lieutenant-colonel Zida doit maintenant convaincre la société civile et l'opposition qui contestent son autorité. Selon elles, la chute de Compaoré est le fruit « d’une insurrection populaire des masses » et doit plutôt faire place à une transition civile.
Zida était jusqu'avant la chute de Compaoré, le numéro deux du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), l’unité la mieux formée et équipée de l’armée burkinabè.
Le respect que ses paires lui vouent, semble se justifier entre autres par le fait que Zida est parvenu à ce grade pour avoir maté la mutinerie de l’armée en 2011. Il était pourtant parmi les officiers qui ont échappé à la colère des militaires à l’époque.
Originaire de la même région que l’ancien chef d’Etat-major particulier de Blaise Compaoré, Zida avait réussi à se frayer un chemin et jouer le rôle d’homme de main du président burkinabè. Il avait été l'homme de liaison avec la rébellion ivoirienne des Forces Nouvelles de Guillaume Soro.
Dans son cursus militaire, Zida a pu se faire des relations avec des pays africains où il a été formé. Il a suivi une formation à l’académie militaire marocaine pour devenir capitaine et est diplômé de l’école d’officiers de Yaoundé au Cameroun.