Les forces du régime syrien ont massé des renforts aux abords d'Idleb, une province frontalière de la Turquie qu'elles veulent reprendre aux insurgés, et mené ces derniers jours des bombardements à l'artillerie sur la région, tandis que l'aviation de l'allié russe intervient de manière sporadique, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les frappes russes ont visé vendredi des positions de Hayat Tahrir al-Cham, l'organisation jihadiste créée par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda qui domine Idleb (nord-ouest), ou encore celle d'Ahrar al-Cham, un puissant groupe rebelle islamiste, a indiqué l'OSDH.
L'armée russe a ciblé le sud-ouest d'Idleb, près de la localité de Hobait, non loin de la ligne de démarcation entre territoire insurgé et secteur gouvernemental, selon l'OSDH.
"L'objectif était de détruire les fortifications des insurgés", a indiqué le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane, précisant que quatre combattants de Ahrar al-Cham ont été tués et 14 autres blessés quand leur position a été visée.
Un berger a également été tué, et quatre autres personnes ont été blessées, a indiqué l'Observatoire, sans préciser s'il s'agissait de civils ou combattants.
Sur l'un des sites touchés par un raid russe, les Casques blancs, des secouristes en zone rebelle, utilisaient un bulldozer pour déblayer les décombres et retrouver des victimes, a constaté un collaborateur de l'AFP. Creusant à main nue, ils ont sorti des gravats un corps sans vie et recouvert de poussière blanche.
Ces raids ont eu lieu le jour d'une rencontre à Téhéran entre le président iranien Hassan Rohani et ses homologues russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan, et quelques heures avant une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU convoquée par Washington sur la situation à Idleb.
Au cours de cette réunion, l'Iran, la Turquie et la Russie ont convenu de régler "dans un esprit de coopération" le sort de la province d'Idleb, semblant malgré tout camper sur leurs positions.
MM. Rohani et Poutine ont ainsi insisté sur la nécessité de continuer à combattre "le terrorisme" en Syrie tout en limitant les dommages pour les civils pendant que M. Erdogan réclamait un "cessez-le-feu" à Idleb.
La guerre en Syrie a débuté en 2011 après la répression sanglante par le régime de manifestations populaires en faveur de réformes démocratiques. Elle a fait plus de 350.000 morts et des millions de réfugiés.
Avec AFP