La mendicité est un délit pris au sérieux aujourd'hui au Bénin. La semaine dernière aura donné le signal fort: les sans-abri ne sont plus autorisés au Bénin.
Au moins 128 personnes, dont des femmes et des bébés, majoritairement d'origine nigérienne, ont été rapatriés.
Le préfet de Cotonou, Modeste Toboula, ayant mené l'opération, explique que "toutes les dispositions ont été prises pour que la dignité humaine soit respectée".
Dénommée "opération zéro mendiant à Cotonou", le rapatriement s'est fait après que des soins médicaux aient été donnés à ces mendiants.
La directrice des Affaires sociales des départements de l'Atlantique et du Littoral a personnellement supervisé l'opération. Pour elle, "ces mendiants vivaient dans une situation sanitaire vraiment dégradante".
Certains béninois avaient peur que l'opération n'entraîne un incident diplomatique mais tout s'est passé conjointement avec l'ambassade des pays concernés.
Le chargé de mission de la représentation diplomatique du Niger au Bénin est venu s'assurer du bon déroulement de l'opération sur le site de rapatriement.
La majorité des sans-abri rapatriés ont été pris devant des mosquées.
Le chef du service accidents et constats au niveau de la police nationale a précisé que cela "s'explique par le fait que les accidents les plus mortels impliquant des mendiants ont eu lieu devant des mosquées".
Inscrire Cotonou au même niveau de standing que les grandes capitales africaines, c'est le but de cette opération qui veillera désormais à ce qu'aucun sans-abri ne s'installe près des feux tricolores, offrant ainsi une carte postale peu reluisante du pays selon le gouvernement.
Ginette Fleure Adandé, correspondante à Cotonou