Le ministre de l'Intérieur de la République démocratique du Congo (RDC), Richard Muyej, a dénoncé le rapport de Human Rights Watch (HRW), publié mardi, un document qui fustigeait la mort d'au moins 51 jeunes gens et la disparition de 33 autres, lors d'une vaste opération policière menée de novembre 2013 à février 2014.
L’« Opération Likofi » visait des membres présumés de gangs à Kinshasa, la capitale.
HRW a reproché à la police congolaise d’avoir abattu de sang-froid les suspects tandis que d’autres étaient victimes de disparition forcée. M. Muyej a estimé publiquement que le rapport s’inscrit dans une logique de « diabolisation, de lynchage médiatique, de chantage éhonté et d’humiliation contre le gouvernement de la république et le peuple congolais ».
Critiquant les méthodes employées par HRW, le ministre de l’Intérieur, qui supervise la Police nationale congolaise, a accusé l’ONG d’avoir eu recours à des photomontages « pour créditer la thèse pas convaincante des assassinats de masse ».
A noter qu’en rapport avec l’« Opération Likofi », le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l'homme (UNJHRO) a accusé en octobre la police congolaise d’avoir exécuté au moins neuf civils lors de ces rafles. Mais l’administration Kabila a rejeté ce rapport et a expulsé Scott Campbell, le directeur du bureau dans le pays.
Le rapport, basé sur des enquêtes menées par le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme, documentait également la disparition forcée d'au moins 32 personnes par des agents de la police nationale congolaise.