Les 43 hommes ont été exhibés devant la presse lors d'une cérémonie organisée dans un camp des renseignements militaires à Uvira, ville frontière avec le Burundi à la pointe nord du lac Tanganyika.
Le général de brigade Gustave Bahati, responsable des opérations des Forces armées de la RDC (FARDC) contre les groupes armés dans le sud du Sud-Kivu, a indiqué que les insurgés burundais ont été arrêtés entre le 24 août et le 11 janvier.
"Un certain nombre d'entre eux ont déclaré avoir suivi un entraînement au Rwanda (...) et voulaient s'infiltrer au Burundi" en passant par la RDC, a ajouté l'officier, en présence de six députés membres d'une mission parlementaire consacrée à faire le point sur ces infiltrations.
Selon l'armée, les présumés rebelles burundais ont été arrêtés en divers endroits, certains dans un camp de réfugiés, d'autres à l'issue de combats avec les FARDC, et vingt d'entre eux étaient en possession de cartes d'électeurs congolais (document qui tient lieu de carte d'identité en RDC).
Elysée Mundembwe, questeur de l'Assemblée nationale et chef de la mission parlementaire, a fait part à l'AFP "des inquiétudes" des élus face à cette situation.
L'Est congolais (tout particulièrement les provinces du Nord et du Sud-Kivu) est déchiré depuis plus de 20 ans par des conflits armés, alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières de la région et des rivalités entre puissances régionales.
Pays à l'histoire marquée - comme son voisin le Rwanda - par des massacres répétés entre majorité hutu et minorité tutsi depuis l'indépendance de la Belgique en 1962, le Burundi traverse une crise politique telle, depuis la candidature contestée puis la réélection, en juillet, de M. Nkurunziza pour un troisième mandat, que le pays menace aujourd'hui de sombrer de nouveau dans la guerre civile.
Avec AFP