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Plus de 72.000 déplacés en huit jours suite aux combats au Nord-Kivu


"Des milliers de familles ont été contraintes de fuir cette nouvelle vague de violence", constatent les ONG.
"Des milliers de familles ont été contraintes de fuir cette nouvelle vague de violence", constatent les ONG.

Plus de 72.000 personnes ont fui leurs maisons en huit jours dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) pour échapper aux combats entre l'armée et les rebelles du M23, a alerté vendredi le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

Deux ONG, le Comité international de secours (IRC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), ont de leur côté chiffré à 37.000 le nombre de déplacés en quatre jours dans la même région, soulignant le besoin urgent d'aide humanitaire pour ces dizaines de milliers de personnes. Les affrontements ont repris récemment dans le territoire de Rutshuru, théâtre habituel des combats avec le M23, et se sont étendus cette semaine au territoire voisin de Nyiragongo, plus proche de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

"Des milliers de familles ont été contraintes de fuir cette nouvelle vague de violence. Certaines ont dû marcher sur plus de 20 km pour arriver dans les faubourgs de Goma", a déclaré Caitlin Brady, directrice du NRC en RDC. "Le HCR est profondément préoccupé par les besoins urgents et importants de plus de 72.000 personnes déplacées" par les combats depuis le 19 mai, écrit l'agence onusienne dans un communiqué.

Depuis novembre dernier, au moins 170.000 civils ont été chassés de chez eux par des combats dans l'est de la RDC, précise le HCR, qui ajoute qu'"au moins 1,9 million de personnes sont déplacées dans le Nord-Kivu", province frontalière du Rwanda et de l'Ouganda. Au total, la RDC compte 5,6 millions de déplacés, un record en Afrique. Durant la semaine écoulée, environ 7.000 Congolais ont trouvé refuge en Ouganda, où quelque 25.000 autres étaient déjà arrivés lors de précédents combats, fin mars, précise le HCR.

Les milliers de déplacés récents se sont installés tant bien que mal dans des églises, des écoles ou d'autres sites qui ne sont pas adaptés à un tel afflux, ce qui les expose au choléra, au paludisme et autres maladies, soulignent les organisations humanitaires. Ils manquent de nourriture, d'eau potable, d'équipements de base, ajoute le HCR, qui dit avoir un besoin urgent de 5 millions de dollars pour ses opérations dans le Nord-Kivu.

Adama Coulibaly, pour l'IRC, a de son côté souligné la nécessité d'assurer la protection des équipes humanitaires intervenant sur le terrain. Les combats ont diminué d'intensité jeudi et, selon des sources interrogées depuis Goma, la situation était calme vendredi matin. Mais elle "demeure incertaine", constate M. Coulibaly.

Ancienne rébellion tutsi vaincue en 2013 par les forces armées de RDC (FARDC), le M23, pour "mouvement du 23 mars", est réapparu en fin d'année dernière, reprochant aux autorités de Kinshasa de ne pas avoir respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants. La RDC accuse de nouveau le Rwanda de soutenir ces rebelles, ce que Kigali a encore une fois démenti jeudi.

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