La Monusco (mission des Nations Unies en RDC) a révélé l’attaque vendredi, précisant que la région visée est habitée par des déplacés qui ont justement fui les massacres précédants.
« Six personnes ont été tuées par arme et cinq autres blessées", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Félix Basse, porte-parole de la Monusco.
Selon lui, la Monusco a "immédiatement déployé une patrouille du contingent népalais" pour éclaircir les circonstances de l'attaque et a évacué les blessés pour le centre de santé de Eringeti.
La Radio Okapi, soutenue par la Monusco, indique que les victimes ont été dépecées à la machette et autres armes blanches.
Cette attaque intervient après bien ne fait qu’allonger la série de tueries qui ont lieu dans la zone et qui sont attribuées à de "présumés" membres de l'ADF, les Forces démocratiques alliées, une rébellion musulmane ougandaise présente depuis 1995 dans une région montagneuse du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu (est).
Il ne se passe quasiment pas quatre jours sans qu’il y ait une attaque du genre dans cette zone.
Ce territoire a été le théâtre d'une série de massacres imputés à l'ADF, et qui ont fait plus de 260 morts entre octobre et décembre. Dans la nuit du 17 au 18 octobre, une vingtaine de personnes avaient été tuées à Eringeti, poussant des milliers d'habitants à fuir à Ndalya, en Province Orientale (nord-est).
Les tueries de civils ont été essentiellement perpétrées à l'arme blanche (machettes, hache, bêches...).
Le 19 décembre, le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) s'inquiétait que "la violence" enregistrée en territoire de Beni "s'est aussi propagée vers le nord, en Province Orientale, où sept personnes ont été tuées et leur village (...) incendié dans la nuit du 16 au 17 décembre".
Interrogé vendredi par l'AFP, Monulphe Bosso, porte-parole du gouverneur de la Province Orientale, Jean Bamanisa, a pour sa part souligné que, "jusqu'à présent", la province n'avait "pas eu d'attaque" du même genre que celles du territoire de Beni.
Depuis janvier, l'ADF a perdu ses importants bastions en raison d'attaques de l'armée congolaise et des Casques bleus de l'ONU. Mais profitant d'un relâchement des opérations depuis août, elle a repris l'initiative. Le 13 décembre, l'armée a annoncé une reprise musclée de l'offensive conjointe.