Ces violences sont commises tant par des miliciens que par des éléments "égarés" de l'armée congolaise, déplore Edgar Mateso, premier vice-président de la Société civile de Butembo, dans le nord de la province du Nord-Kivu, appelant les autorités judiciaires à "ouvrir des enquêtes sur ces faits afin d'identifier les auteurs de ces actes".
"Les mois de septembre, octobre et novembre 2016 auront été un véritable calvaire pour les habitants de Butembo et ses environs [où au moins] 99 cas" de viols ont été enregistrés, a déclaré M. Mateso à l'AFP.
Ce chiffre correspond aux cas "documentés" par la Société civile (plateforme d'ONG, de syndicats et de représentants de diverses confessions religieuses), a précisé M. Mateso, pour qui "la réalité est plus alarmante", nombre de victimes rechignant à se faire connaître, par "honte ou par crainte de se voir [...] stigmatiser".
De septembre à novembre, le nombre des violences sexuelles documentées - qui tournait auparavant autour de "plus ou moins dix cas le mois" - a "systématiquement doublé ou triplé" à Butembo, ville de 1,1 million d'habitants, a encore dit M. Mateso, joint par téléphone de Kinshasa.
Selon la Société civile, les victimes sont majoritairement âgées de 12 à 17 ans, agressées de nuit par des hommes armés au visage masqué.
La RDC a été ravagée par deux guerres entre 1996 et 2003, dont le détonateur ont été les provinces du Nord et du Sud-Kivu, qui restent aujourd'hui déchirées par la violence des conflits armés et des milices.
Le drame des milliers de femmes violées dans ces conflits a ému le monde entier par l'intermédiaire de certains acteurs congolais engagés comme le gynécologue Denis Mukwege, "l'homme qui répare les femmes", connu par son combat pour leur rendre leur dignité.
A Butembo, la situation - qui était relativement calme par rapport à d'autres zones du Nord Kivu - s'est brusquement dégradée depuis septembre avec la réapparition de milices locales.
L'armée a repris le contrôle de la ville début novembre, mais la population signale régulièrement des attaques de ces groupes armés dans les alentours.
Avec AFP