Lundi, par tirage au sort, trois des neuf juges devaient quitter la Cour constitutionnelle conformément à la loi.
Avant même le tirage au sort lors d'une séance solennelle, deux juges ont déposé leurs lettres de démission.
L'un des deux juges, Jean-Louis Esambo, a confirmé à l'AFP sa démission au sein de la plus haute juridiction du pays qui doit arbitrer les litiges électoraux.
"J'ai usé de ma liberté pour des raisons que je ne peux rendre publiques. Le président de la Cour constitutionnelle et tous mes collègues ont reçu ma lettre de démission", a déclaré ce professeur de droit constitutionnel.
Le 18 octobre 2016, M. Esambo n'avait pas participé à l'audience du Cour constitutionnelle qui avait approuvé de fait un report de l'élection présidentielle au-delà de la fin du deuxième et dernier mandat du président Joseph Kabila le 20 décembre 2016.
Des proches du professeur Banyaku Luape, un autre juge à la Cour constitutionnelle, ont aussi confirmé "sa démission depuis ce lundi matin". M. Luape n'avait pas non plus signé l'arrêt sur le report des élections en octobre 2016.
Un autre juge constitutionnel, Yvon Kalonda, est décédé le week-end dernier de maladie dans une clinique de Kinshasa.
Les trois juges doivent être remplacés par trois nouveaux juges désignés par le président de la République, le Parlement réuni en Congrès et par le Conseil supérieur de la magistrature.
Tôt lundi matin, un dispositif militaire inhabituel était visible autour de la Cour constitutionnelle.
En RDC, la Cour constitutionnelle est compétente pour juger les éventuels litiges liés à la présidentielle du 23 décembre, pour laquelle le président Kabila ne peut briguer un troisième mandat.
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Un collectif des catholiques qui a organisé trois marches contre le maintien au pouvoir du président Kabila estime que la Cour constitutionnelle a perdu toute "crédibilité (...) à cause de décisions partisanes".
L'opposition, pour sa part, accuse régulièrement cette Cour de jouer le jeu du président Kabila.
En 2006, les locaux de la Cour suprême de justice - qui avait compétence à cette époque sur les contentieux électoraux -, avaient été incendiés alors que les juges siégeaient pour juger les litiges en rapport avec la présidentielle gagnée par le président Kabila.
Avec AFP