Le chef du groupement de localités appelé "Jomba", le numéro deux local de l'Agence nationale de renseignement (ANR) et les deux policiers "ont été victimes d'une fusillade à l'entrée de l'Hôtel Rucaca", situé dans la ville de Bunagana, frontalière de l'Ouganda, indique un communiqué de la société civile de la province du Nord-Kivu, qui regroupe notamment des associations, ONG et syndicats.
Le gouverneur provincial, Julien Paluku, a confirmé à l'AFP ce bilan. Il a ajouté que "l'identité (des tueurs) n'est pas connue mais (que) le responsable de l'hôtel où étaient logés les criminels est interpellé". "Nous cherchons à comprendre (ce qui s'est passé). C'est encore tôt pour tirer des conclusions", a-t-il souligné.
Pour sa part, la société civile a accusé de "présumés (rebelles) ex-M23 visiblement présents à l'hôtel".
Le Mouvement du 23 mars (M23) était une rébellion congolaise active dans le Rutshuru de mai 2012 à novembre 2013. Son fief principal était Bunagana, dans cette zone de Jomba.
Lors de la défaite du groupe armé, face à l'armée congolaise et aux Casques bleus, les combattants ont fui en Ouganda et au Rwanda, voisins de la RDC.
"Le chef de groupement venait d'être alerté la veille d'une éventuelle infiltration des éléments de l'ex-rébellion du M23 à l'hôtel Rucaca, en perspective d'un nouveau plan de déstabilisation du territoire de Rutshuru.
C'est pourquoi, en tant qu'autorité locale, Boniface Nduhirahe avait pris son collaborateur de l'ANR et les policiers pour aller s'imprégner de la situation", a affirmé la société civile.
Dernier avatar des rébellions à dominante tutsi soutenues par l'Ouganda et le Rwanda dans l'est de la RDC depuis la fin de la deuxième guerre du Congo (1998-2003), le M23 est né d'une mutinerie, en avril 2012, d'anciens rebelles ralliés à l'armée congolaise qui accusaient Kinshasa de ne pas respecter les clauses de l'accord ayant permis leur intégration militaire en 2009.
(L’information traitée dans cet article provient de l’AFP).