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RDC : feu vert pour la reprise du procès de deux militants accusés de complot contre l’Etat


Une manifestation de jeunes en colère à Goma, Nord-Kivu
Une manifestation de jeunes en colère à Goma, Nord-Kivu

La justice congolaise a décidé de reprendre le procès de deux militants citoyens poursuivis pour complot contre le président de la République démocratique du Congo. Mais elle a refusé d'annuler les procès-verbaux établis pendant leur détention.

Les avocats demandaient l’annulation de ces procès-verbaux parce qu’obtenus dans des conditions limitant leur liberté.

Le jugement rendu par la cour d'appel de Kinshasa-Gombe, en déboutant la défense d'Yves Makwambala et Fred Bauma, autorise la reprise, à une date non encore connue, de leur procès en première instance, suspendu début août dans l'attente de cette décision.

La Cour a motivé son arrêt en estimant que l'appel avait été interjeté "au-delà du délai" légal prévu, ce qu'a réfuté devant la presse un de leurs avocats, Me Georges Kapiamba, en dénonçant une "décision politique", "inadmissible".

La défense de MM. Makwambala et Bauma demandait à la justice d'annuler les procès-verbaux versés au dossier d'accusation par l'Agence nationale de renseignements (ANR). Elle affirme que les déclarations des deux hommes figurant dans ces pièces ont été obtenues sous l'usage de la torture et en l'absence d'un avocat.

M. Bauma, un des principaux animateurs de la Lutte pour le changement (Lucha), basée à Goma (est de la RDC), et M. Makwambala, webmaître et graphiste du groupe Filimbi, avaient été arrêtés à Kinshasa le 15 mars lors d'une rencontre sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par Filimbi, qui se présente comme un collectif de mouvements d'éducation à la citoyenneté, non-partisan et non-violent.

Les deux jeunes hommes, âgés tous deux d'une vingtaine d'années, avaient été détenus au secret pendant plus de quarante jours avant d'être déférés à la justice au début du mois de juin.

Leur procès se tient dans un contexte politique très tendu en RDC où de nombreux opposants ou militants de la société civile ont été arrêtés depuis le début de l'année, après la répression meurtrière de manifestations hostiles au pouvoir.

Le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, est soupçonné par l'opposition et une partie de la majorité de chercher à manoeuvrer pour rester à la tête de l'État au-delà du terme de son mandat, fin 2016, alors que la Constitution lui interdit de se représenter.

Avec AFP

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