L'appel à manifester avait été lancé par Gabriel Kyungu wa Kumwanza, figure politique du Katanga - la province dont Lubumbashi est la capitale - et membre du G7, groupe de sept partis de la majorité présidentielle passé dans l'opposition en septembre après avoir dénoncé la volonté avérée, selon eux, du président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir coûte que coûte.
"J'ai reçu des instructions de ma hiérarchie" interdisant l'organisation de "manifestations, meetings ou marches à travers la ville de Lubumbashi" jusqu'à nouvel ordre, a déclaré à l'AFP le maire de cette ville, Jean-Oscar Sanguza, ajoutant que cette interdiction était valable tant pour les opposants au chef de l'Etat que pour ses partisans.
La décision d'interdire la manifestation est "maladroite", a déclaré à l'AFP Olivier Kamitatu, membre dirigeant du G7, pour qui cela "contredit tous ceux qui nient, toute honte bue, l'existence des violations répétées contre les droits d'expression et de manifestation".
Le climat politique est très tendu en RDC à l'approche d'échéances électorales majeures.
La Constitution interdit à M. Kabila, à la tête de l'Etat depuis 2001, de se représenter à la présidentielle devant avoir lieu en 2016 mais l'opposition accuse son clan de comploter pour lui permettre de se maintenir en poste au-delà du terme de son mandat, quitte à retarder les élections.
L'ONU dénonce depuis plusieurs mois une multiplication des arrestations d'opposants, de militants de la société civile et de défenseurs des droits de l'Homme en RDC.
Mercredi, le chef de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), Martin Kobler, a exhorté Kinshasa à permettre la tenue d'"élections crédibles" en novembre 2016.
Proche de M. Kyungu et autre homme fort du Katanga - province d'origine du père du chef de l'Etat - Moïse Katumbi a démissionné fin septembre du parti de M. Kabila et de son poste de gouverneur en invoquant des raisons similaires à celles du G7.
Avec AFP