La rencontre est intervenue deux semaines après l’appel du gouverneur de la province, Moise Katumbi, un Kabiliste, qui, dans un discours imagé avait appelé, le 23 décembre, « les supporters plus nombreux que ceux de Burkina Faso, à envahir l’aire de jeu pour empêcher qu’un troisième penalty fruaduleux d’être tiré. »
Ce discours que M. Katumbi a prononcé au retour d’un voyage de trois mois à l’étranger pour des soins médicaux, a été à la base d’un climat de tension entre le pouvoir de Kinshasa et les autorités ainsi certains notables du Katanga.
« Le président Kabila a encore deux ans qu’il lui reste pour son mandat, il n’est ni pour ni contre la révision constitutionnelle… la question ne peut pas être évoquée maintenant, » a indiqué à la VOA, le chef de la maison civile du président Kabila, M. Théodore Mugalu.
« Un troisième penalty pour lequel on demande aux spectateurs de se révolter et d’entrer sur le terrain est antisportif, donc hors sujet sur le plan footballistique mais aussi sur le plan politique… Le président Kabila ne pouvait donc pas répondre à une question totalement hors sujet », a affirmé Mugalu.
M. Kabila a, au cours de son entretien avec les notables de la province, insisté sur le nouveau découpage prévu par la Constitution. Pour lui, ceux qui s’y opposent, sont contre la Constitution. M. Kabila leur a recommandé de suivre la procédure prévue pour changer la loi fondamentale, consistant à récolter au moins 100.000 signatures de Congolais.
Les journalistes qui ont assisté à la rencontre ont précisé à la VOA que Kabila a déclaré être allé dans le Katanga parce qu’il est originaire de la province et non pour répondre à qui que ce soit, plutôt pour se reposer.
Le président Kabila a aussi mis en garde ceux qui cherchent à créer ou entretenir des milices, rappelant que l’acte est condamnable pour haute trahison contre la nation.
Pour les acteurs politiques katangais, Kabila faisait allusion au président de l’assemblée provinciale, Kyungu Wa Kumwanza, un autre kabiliste qui semble avoir fait volte-face parce qu’il s’est affiché aux côtés du gouverneur Katumbi lors du discours considéré incendiaire auquel il avait ajouté «du sien ».
M. Kabila a aussi rappelé les katangais que la province était plus gâtée que toutes les autres, avec des investissements de plus 10 milliards de dollars. Mais il a relevé le contraste avec la pauvreté dans laquelle la population croupit, pointant du doigt les pillards qui auront à répondre de leurs actes à la justice.
Pour les analystes, ce discours ne fait que confirmer un bras de fer entre le président Kabila qui s’est installé dans le Katanga depuis une semaine, et les notabilités dirigeantes de la province.