M. Katumbi, ancien gouverneur de l'ex Katanga, région du sud-est de la RDC, dénonce dans un communiqué les "allégations mensongères", faisant état de "supposés recrutements de mercenaires étrangers dans l'ex-province du Katanga" et de l'"existence des camps d'entraînements" relayés en boucle jeudi par Télé 50, un média proche du pouvoir.
"Le pouvoir cherche à me nuire et tous les moyens semblent bons. J'ai confiance dans la population et les observateurs internationaux qui ne tomberont pas dans ce piège grossier et dangereux", déclare M. Katumbi.
"Ces accusations relèvent d'une stratégie du pouvoir" pour "discréditer" M. Katumbi, qui "appelle le gouvernement congolais et la communauté internationale à venir l'interroger et vérifier par eux-mêmes le caractère diffamatoire et faux" de ces accusations, précise le communiqué.
Dimanche, quatre proches de M. Katumbi, dont un Américain, ont été arrêtés à Lubumbashi, deuxième ville du pays, lors d'une manifestation populaire contre le pouvoir. Ils ont été transférés à Kinshasa lundi, afin que leur cas soit "tiré au clair", selon le gouvernement.
Depuis janvier 2015, les rassemblements d'opposants sont majoritairement interdits ou réprimés par les forces de l'ordre.
Vendredi à Lubumbashi, l'Union nationale des démocrates fédéralistes (Unadef), membre du G7, coalition de sept partis opposés au président Joseph Kabila et qui soutient M. Katumbi a dénoncé l'interdiction par les autorités de son meeting programmé lundi.
Interrogé par l'AFP, le maire de Lubumbashi Jean Oscar Sanguza a justifié l'interdiction "pour des raisons d'ordre sécuritaire".
Passé dans l'opposition en septembre après avoir démissionné de ses fonctions de gouverneur et quitté le parti présidentiel, M. Katumbi, 51 ans, est l'une des grandes figures de la politique au Katanga.
Populaire et charismatique, le richissime homme d'affaire est également le patron du prestigieux club de football Tout-Puissant Mazembe de Lubumbashi, triple vainqueur de la Ligue des champions d'Afrique.
Depuis des mois, le climat politique est très tendu en RDC en raison de l'incertitude liée au très probable report de la présidentielle censée avoir lieu fin novembre.
L'opposition accuse M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, de manoeuvrer pour se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat en décembre.