Cet arrêt rendu le 11 mai sur une requête de la Majorité présidentielle (MP) autorise M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, à se maintenir en fonctions si l'élection présidentielle n'est pas organisée d'ici novembre, comme cela semble chaque jour un peu plus probable.
"C'est certainement pas un nouveau mandat qui est décrété par la cour", a déclaré Wolfgang Manig, ambassadeur d'Allemagne en RDC, lors d'une conférence de presse.
"Avec cet arrêt (...) c'est clair que le mandat officiel du président se termine le 19 décembre et puis c'est un temps intermédiaire, naturellement, tout le monde attend qu'on ait des élections avant cette date. Si ce n'est pas possible, peut-être quelques mois après, certainement pas après trois ans, quatre ans", a-t-il ajouté.
Pour le diplomate allemand, le dernier arrêt de la cour constitutionnelle n’a statué que sur l’un de deux paragraphes de l’article 70 de la constitution congolaise qui règlemente l’installation du nouveau président élu.
"Permettez-moi un mot sur la constitution. Son article 70 se compose de deux paragraphes. La Cour constitutionnelle n’a traité qu’un seul paragraphe qui règlemente l’installation du nouveau président élu. La Cour présume ainsi que l’autre paragraphe, celui qui régit la durée du mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une fois, c’est-à-dire deux fois cinq ans et non dix ans plus X, n’est probablement pas contesté", a affirmé l’ambassadeur allemand.
Le climat politique est très tendu depuis des mois en RDC alors que tout indique que l'élection présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année ne sera pas organisée dans les temps.
Jeudi, de manifestations contre M. Kabila et contre l'arrêt de la cour constitutionnelle ont été organisés dans plusieurs ville, des affrontements avec la police ont éclaté à Kinshasa et Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (est) où une personne au moins a été tuée.
Trois coalitions d'opposants avaient appelé la population à descendre dans la rue sur tout le territoire pour exiger la tenue d'une présidentielle avant le terme du mandat de M. Kabila, le 19 décembre.
La Constitution interdit au chef de l'État de se représenter pour un 3e mandat mais ses détracteurs l'accusent depuis des mois de chercher à se maintenir au pouvoir par tous les moyens.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon avait indiqué, mercredi, être "profondément préoccupé" par la situation politique au Congo, pays ravagé par deux guerres entre 1997 et 2003 et dont la partie orientale continue d'être déchirée par de multiples conflits armés.
Avec AFP