Ils ont rencontré mardi Aubin Minaku, président de l'Assemblée nationale et secrétaire général de la coalition de partis qui soutiennent le président Joseph Kabila et se sont ensuite entretenus avec des représentants de l'opposition.
"Les évêques sont très inquiets parce que le processus électoral est bloqué", a déclaré à l'AFP l'abbé Léonard Santedi, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco).
"Dans la perspective du respect de la Constitution", la Cénco a amorcé une série de consultations auprès de la classe politique.
La Constitution interdit à M. Kabila, dont le mandat s'achève fin décembre 2016, de se représenter à la présidentielle initialement prévue en novembre prochain et, depuis septembre, l'incertitude règne sur la tenue du scrutin après l'invalidation du calendrier électoral par la Cour constitutionnelle.
Pour tenter de sortir de cette impasse, le président Kabila, au pouvoir depuis 2001, a convoqué le 28 novembre un "dialogue national". Ce forum doit rechercher "un consensus responsable" afin de "donner une chance à la relance [du] processus électoral" et garantir "la stabilité et la paix" pendant et après les élections, avait-il dit.
Plus d'un mois après la convocation de ces assises, "les positions sont tranchées sur le dialogue national", a noté l'abbé Santedi. Il a ajouté qu'il fallait "se mettre autour d'une table moyennant des conditions acceptables pour tenter de trouver une solution".
Depuis des mois, les évêques multiplient des interpellations à l'égard du pouvoir en insistant pour que la présidentielle ait lieu dans les délais prévus par la Constitution.
L'audience dont jouit l'Église congolaise sur les questions politiques s'étend bien au-delà des quelque 40% de catholiques que compterait le pays, du fait du rôle majeur qu'elle a joué dans l'ouverture démocratique du début de la décennie 1990.
Accusée récemment par le gouvernement de prendre fait et cause pour l'opposition, la Cénco a assuré mi-décembre que l'Église "ne prend pas parti pour un camp contre un autre" mais qu'elle est engagée "pour la sauvegarde de l'intérêt commun".
La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection de M. Kabila en novembre 2011 à l'issue de scrutins marqués par des fraudes massives. L'opposition le soupçonne de chercher à se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat actuel.
Avec AFP