La plénière de la CENI avec à sa tête Corneille Nangaa, président de l’institution, a déposé une requête à la Cour constitutionnelle justifiant l’impossibilité de convoquer l'électorat à la date constitutionnelle.
" La plénière de la commission électorale a noté que dans son calendrier global publié en février 2015 il était prévu la convocation du scrutin pour l’élection présidentielle le 20 septembre. Il se fait entre-temps que la plénière a constaté qu’elle est en train de constituer justement l’électorat avec la révision du fichier électoral. Ce travail étant en cours, la plénière s’est vue devant cette impasse et s’est référée à la haute cour quant à ce ", a déclaré à la presse M. Nangaa au sortir de l’audience a la Cour suprême.
L'électorat doit, selon la Constitution congolaise, être convoqué au plus tard le 19 septembre, pour permettre la tenue du scrutin présidentiel 90 jours plus tard.
La CENI justifie le report par les opérations de recensement en vue de la refonte du fichier électoral qu’elle a lancées il y a plus d’un mois et qui devraient, selon elle, durer plus de 16 mois.
L’opposition accuse la CENI et le pouvoir d’avoir volontairement violé la Constitution en refusant d’organiser les élections pour permettre au président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et avec plus de deux mandats à son actif, de rester au pouvoir au-delà des limites constitutionnels.
La Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels, interdisant à M. Kabila de e représenter.
Le 19 septembre sera la date du "dépôt du préavis du mandat présidentiel à toutes les antennes de la CENI afin d’exiger l’organisation des élections dans les délais constitutionnels", indique dans un communiqué Delly Sessanga, membre du Rassemblement, plate-forme réunissant la majeure partie de l’opposition sous la coupe de l’opposant historique Etienne Tshisekedi.
La grande partie de l’opposition boude le dialogue national qui se tient depuis deux semaines et qui devrait incessamment aboutir à un accord sur le report la présidentielle et la mise sur pieds d’un gouvernement d’union.
Une frange de l’opposition est prête à signer l’accord en discussion.
"Un gouvernement à la fin de ce qui se fait actuellement avec Edem Kodjo (dialogue sans les ténors de l’opposition, ndlr) résoudra pas la crise en RDC vu qu’à partir du 19 décembre il n’y aura plus d’institutions légitimes dans ce pays… Il faut un véritable dialogue qui inclura toute l’opposition, les parties prenantes des accords d’Arusha (les anciens rebelles, ndlr) et la diaspora", a déclaré dans une interview à VOA Afrique Baravuga Salomon, secrétaire aux relations extérieures de l’Alliance pour le salut du peuple, parti politique émanant de l’ex-mouvement rebelle M23.