La coalition a désapprouvé jeudi à Kinshasa "l'expulsion déguisée" d'une chercheuse de l'organisation américaine Human Rights Watch (HRW) par les autorités de la République démocratique du Congo (RDC).
Le G7 "tient à marquer sa désapprobation de l'expulsion déguisée de la responsable de Human Rights Watch, Mme Ida Sawyer" par Kinshasa, a déclaré un de ses responsables, Charles Mwando Nsimba, lors d'une conférence de presse.
"Ce fait participe d'une démarche cherchant à couvrir d'une chape de plomb les violations graves des droits de l'Homme et à continuer à réprimer à huis clos les opposants en RDC", a-t-il ajouté.
Les autorités congolaises avaient annoncé mardi leur refus de renouveler le visa de Mme Sawyer, sans donner d'explications. La chercheuse a dû quitter Kinshasa mardi soir, date d'expiration de son premier visa.
Selon la Direction générale de migration (DGM), dans un communiqué transmis à l'AFP jeudi, Ida Sawyer "était détentrice de deux visas d'établissement (équivalent d'un visa de travail, NDLR), tous en cours de validité. Ce qui est contraire à la loi" congolaise.
Le deuxième visa, qui expirait le 19 mai 2019, "a été annulé pour chevauchement", se justifie la DGM.
Selon la Direction, Mme Sawyer a quitté d'elle-même la RDC, "sans avoir reçu la moindre notification" de la DGM, "à la date d'expiration de son visa".
Mercredi, les États-Unis ont exigé de la RDC le retour sur son sol de la chercheuse Sawyer, qui était basée dans ce pays depuis janvier 2008, d'abord à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (est) et depuis 2011 dans la capitale.
Ida Sawyer a mené des recherches à travers la RDC et dans les pays voisins où sévit l'Armée de résistance du Seigneur (LRA, Lord's Resistance Army), une sanglante rébellion ougandaise.
Très active en RDC, HRW dénonce des cas de violations des droits de l'Homme dans ce pays au climat politique tendu, à mesure qu'approche la fin du mandat du président Joseph Kabila, fixée au 20 décembre.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter, mais l'opposition le soupçonne de manœuvrer pour s'accrocher à son poste au-delà du terme de son mandat, alors que la présidentielle programmée pour cette année est devenue improbable.
Avec AFP