"Depuis 06H00 (04H00 GMT) des combats intenses" se font entendre à Kibarizo, à une cinquantaine de km au nord-ouest de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, rapportent des habitants de la zone. Les affrontements opposent l'armée congolaise, en coalition avec des milices locales et deux sociétés militaires privées étrangères, aux rebelles du M23 appuyés par l'armée rwandaise.
Après avoir repris les armes fin 2021 et mis en déroute l'armée congolaise, la rébellion s'est emparée de larges pans des territoires de Rutshuru et de Masisi, dans le sud du Nord-Kivu. Le 11 décembre, à moins de 10 jours des élections, alors que les rebelles resserraient leur étau autour de Goma et ses plus d'un million d'habitants et 500.000 déplacés, les Etats-Unis avaient salué un "cessez-le-feu" entre "les parties au conflit dans l'Est".
Cette déclaration de la Maison Blanche est intervenue moins de 48H après les premières frappes de drone de combat CH-4 de l'armée congolaise sur des positions du M23, comme l'atteste une vidéo de l'opération visionnée par l'AFP. Pendant plusieurs jours, ni les autorités congolaises, ni les autorités rwandaises, n'ont confirmé la mise en place de ce cessez-le-feu. Mais sur le terrain, autour de Goma, les combats s'étaient arrêtés.
Au sortir de l'élection, "la situation est en train d'empirer", dénonce Télésphore Mithondeke, rapporteur de la société civile du territoire de Masisi, où des combats sont en cours. Il indique que dès jeudi soir, le M23 "avait récupéré" plusieurs localités, dont certaines situées à seulement 30 km à l'ouest de Goma. "Toutes ces agglomérations sont vidées de leurs habitants", affirme-t-il après avoir égrené des noms de communes du Masisi. "C'est vraiment une désolation".
La reprise des combats intervient alors que les dernières troupes de la force est-africaine (EAC-RF) viennent de quitter le pays après que Kinshasa a refusé le renouvellement de son mandat, la jugeant inefficace.
Mardi, à la veille des élections générales, le Conseil de sécurité de l'ONU a engagé le retrait anticipé et "progressif" des Casques bleus du pays à partir de fin 2023, comme réclamé par Kinshasa. Cette résolution a été adoptée à l'unanimité des membres du Conseil malgré leur "inquiétude concernant l'escalade de la violence" dans l'Est et "les tensions entre le Rwanda et la RDC".
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