Dans le Rutshuru, territoire de la province du Nord-Kivu frontalier de l'Ouganda et du Rwanda, "le CICR a facilité le retour de 3 membres des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) capturés par le groupe M23 auprès du Commandement FARDC", a annoncé sur Twitter Rachel Bernhard, cheffe de délégation du CICR en RDC.
"En situation de confrontation armée, le CICR offre ses services en tant qu'intermédiaire neutre entre les acteurs impliqués", rappelle-t-elle.
"L'opération s'est bien passée, en coopération" avec les parties concernées, a précisé à l'AFP Raphaël Tenaud, chef de sous-délégation du CICR à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
"Vers 11 heures (mercredi) nous avons libéré ces capturés", a également déclaré à l'AFP Willy Ngoma, porte-parole du M23, en qualifiant de "frères d'armes" ces militaires, dont il n'a pas voulu préciser le nombre.
"Les politiciens nous opposent (...) mais nous sommes des frères, nous avons grandi ensemble", a-t-il commenté, en contestant que les combattants du M23 soient "des étrangers".
La libération de ces trois prisonniers atteste selon lui de la "bonne volonté" du M23. "Cela montre au gouvernement que nous voulons la paix" et aux FARDC "que nous ne sommes pas leurs ennemis", a-t-il insisté.
De violents combats ont opposé durant deux jours fin mars, puis de nouveau une semaine plus tard, l'armée congolaise aux rebelles du "Mouvement du 23 mars" dans le territoire de Rutshuru.
Dimanche dernier, le M23 avait annoncé se retirer de villages passés sous son contrôle, en affirmant souhaiter "un règlement pacifique de la crise".
Issu d'une ancienne rébellion tutsi congolaise, le M23, aussi appelé "Armée révolutionnaire congolaise", avait été vaincu en 2013 par les FARDC mais il est réapparu en fin d'année dernière, reprochant aux autorités de Kinshasa de ne pas avoir respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants.
Les 28 et 29 mars, il était sorti de ses bastions d'altitude pour venir attaquer des positions de l'armée. Celle-ci a accusé le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que Kigali dément.