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RDC : libération provisoire d'un opposant accusé d'être un des meneurs des émeutes de 2016


La cour suprême de Kinshasa
La cour suprême de Kinshasa

La justice congolaise a accordé samedi à Kinshasa la liberté provisoire à un opposant accusé d'être un des meneurs des émeutes du 19 et 20 septembre 2016 contre le pouvoir en République démocratique du Congo.

"Je viens d'être notifié de ma libération sous réserve", "je suis libre", a déclaré à l'AFP l'opposant congolais Moïse Moni Della, poursuivi pour "incitation à la rébellion".

M. Moni Della, qui a regagné sa résidence dans l'après-midi, avait été arrêté le 19 septembre 2016 à Kinshasa, au premier jours des émeutes qui avaient secoué la capitale pendant 48 heures et fait plusieurs dizaines de morts.

Son procès s'est ouvert vendredi, le ministère public avait requis sa "libération provisoire". Les avocats de M. Moni Della avaient demandé l'abandon totale des poursuites.

Cette libération provisoire entre dans le cadre des mesures de décrispation voulues par l'accord du 31 décembre signé entre la majorité et l'opposition sous l'égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) en vue d'organiser une cogestion du pays jusqu'à la prochaine présidentielle.

"Le vent de la Cenco a soufflé", "je remercie les évêques", a dit M. Moni Della, ajoutant que son emprisonnement lui a permis de "subir l'injustice du régime (du président Joseph) Kabila".

L'accord du 31 décembre a été conclu après que M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, se fut maintenu à la tête du pays au-delà du terme de son mandat, le 20 décembre, en vertu d'une décision controversée de la Cour constitutionnelle, finalement avalisée par l'opposition mais dont les modalités d'application continuent d'être âprement discutées. La clôture de ces négociations annoncée pour ce samedi était encore incertaine en fin d'après-midi.

Membre d'un petit parti d'opposition, M. Moni Della est un proche de l'opposant Moïse Katumbi, ex-allié de poids de M. Kabila passé à l'opposition en septembre 2015. M. Katumbi a été condamné par contumace à trois ans de prison en juin 2016 dans un conflit immobilier.

Menacé d'un procès pour atteinte à la sécurité de l'État, M. Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle censée avoir lieu à la fin de l'année, vit en exil en Europe depuis mai 2016. L'opposition exige l'arrêt des poursuites à son encontre.

Avec AFP

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