Giscard Kusema, directeur général de la chaîne, indique, dans une lettre transmise aux autorités mardi, que "tous les essais techniques" et des "investigations menées auprès de différents services de l'État" ont démontré que la fréquence allouée à Canal futur télévision (CFTV) "est présentement utilisée par un autre opérateur".
CFTV est parmi les de deux chaînes de télévision des opposants autorisées à rouvrir avant le début du dialogue national " censé résoudre la crise politique en RDC.
Vital Kamerhe, chef du troisième parti d'opposition à l'Assemblée nationale est co-modérateur des assises "dialogue national" avec Alexis Thambwe, côté pouvoir.
Selon M. Kusema, dès le lendemain de l'annonce de la mesure gouvernementale de réouverture, le ministre de la Communication et des Médias lui avait notifié "la cession de la fréquence" à un autre opérateur et l'invitait "à entrer en contact avec l'Autorité de régulation de poste et de télécommunication (ARPTC).
CFTV a été créée en 2001 et le gouvernement avait coupé son signal le 28 novembre 2011, lui reprochant d'avoir procédé à "la publication précoce des résultats de la présidentielle" de cette année qui avait conduit à la réélection contestée du président Joseph Kabila, dans un scrutin entaché d'irrégularités.
"L'attribution des fréquences relève de l'ARPTC, qui n'est pas sous tutelle du gouvernement", a rappelé mercredi à l'AFP le ministre de la Communication Lambert Mende. Cette attribution relève traditionnellement du cabinet du président de la République.
Toutes les tentatives de l'AFP pour faire réagir l'ARPTC sont restés vaines.
La réouverture d'une dizaine de médias d'opposition était l'un de principaux préalables de l'opposition à sa participation au "dialogue national" ouvert début septembre et dont les travaux sont présentement suspendus après les émeutes du 19 et 20 septembre ayant fait 49 morts, selon l'ONU.
La RDC occupe la 152e place sur 180 dans le classement mondial 2016 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.