Les députés de l’opposition avaient perturbé la séance d’ouverture de l’examen du projet de loi, avant de finalement quitter le parlement et de boycotter les travaux jusqu’à l’adoption de la loi.
L’opposition considère que l’adoption de la loi s’est faite dans la précipitation car la séance de vote s’est tenue le jour de la commémoration de l’assassinat de Patrice Emery Lumumba, un jour férié en RDC.
Réunie en conclave la semaine dernière, l’opposition a plutôt appelé à une manifestation de masse lundi au parlement.
D’autres manifestations contre ce projet ont eu lieu jeudi et vendredi dans des provinces dont certaines étaient largement favorables au président joseph Kabila lors des élections de 2011 comme dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, dans l’Est.
L’opposition accuse le pouvoir de vouloir utiliser cette loi pour permettre au président Joseph Kabila de demeurer au pouvoir au-delà de la date du 19 décembre 2016 prévue pour la présidentielle.
A défaut de pouvoir modifier la Constitution, par peur d’être renversé par la population comme au Burkina Faso, ils font un passage en force avec une loi électorale permettant un glissement, a soutenu Eve Bazaiba, la nouvelle secrétaire Exécutive du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC), le parti de Jean-Pierre.
« C’est un mensonge. Le président Joseph Kabila n’a jamais déclaré vouloir modifier la Constitution et nous ne nous sommes pas dans un schéma de glissement, mais la Constitution permet le glissement au cas où nous ne sommes en mesure d’organiser les élections pour l’une ou l’autre raison, » a rétorqué le porte-parole du gouvernement dans une interview accordée à Eddy Isango.
Pour l’opposition, la manouvre dilatoire du gouvernement consiste, d’après Mme Bazaiba, à conditionner, à travers ce projet de loi, la tenue des élections à un recensement et une identification de la population qui ne devront pas prendre moins de trois ans dans un pays où l’état de route ne permet pas d’atteindre l’intérieur du pays.
« Le recensement et l’identification ont toujours été une demande de l’opposition mais aujourd’hui on assiste à une revirement de sa part. C’est un mensonge que de dire que l’identification et le recensement prendront 3 à 4 ans, ils prendront plutôt autour de quatre mois, selon les experts », a dit Mende.
Selon Mende, il n’est pas exclu d’organiser les élections au-delà de la date du 19 décembre car en 2006 et en 2011 cela était le cas sans poser de problèmes.
La loi votée à l’assemblée nationale devra être adoptée au Sénat. Elle sera ensuite promulguée par le président pour entrer en vigueur.