Trois ans après la fin de ces violences, la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) a commencé les « audiences publiques » au cours desquelles les victimes et leurs supposés bourreaux vont se parler « dans un huis-clos », qui n’est pas vraiment « public. »
La Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR), qui organise les débats selon le modèle dit de la « justice transitionnelle » née dans l'Afrique du Sud postapartheid, est vivement critiquée. Les détracteurs l’accusent de politisation et de désorganisation.
Mais selon Charles konan Banny, président de la commission, pour cette étape, la plus importante du processus, « tout ce qui sera dit et fait, le sera pour parfaire la construction de la Nation, débarrassée de la haine et de la violence. » Il a par ailleurs rappelé que la CDVR n'est pas une « cour pour juger et condamner », mais un lieu pour « compatir et encourager la manifestation de la vérité. »
La Côte d'Ivoire se relève d'une décennie de crise politico-militaire, qui a fait des milliers de victimes depuis l'élection de l'ex-président Laurent Gbagbo en 2000 à celle de son adversaire Alassane Ouattara fin 2010 et son investiture en mai 2011 après cinq mois de violences, qui ont fait plus de 3000 morts.