Selon des responsables de la société régionale de Diffa, c'est le maire de Kabelewa, Abari Elh Daouda, qui a annoncé, à travers un appel téléphonique à ses parents, la rançon demandée par ses ravisseurs afin de le libérer lui et son épouse enlevés dans la nuit du 19 au 20 octobre dernier.
"La demande de rançon n'est pas officielle, mais des sources au niveau de Kabalewa évoquent un montant de 100 millions de franc CFA'', commente Mara Mamadou de l'association Alternatives Espaces Citoyens. Il ajoute, par ailleurs, que l'élu se ''porte bien, il est en vie."
L'identité des ravisseurs n'est toujours pas connue. Toujours est-il qu'ils sont repartis en direction d'une zone où ''Boko Haram règne en maître", confie M. Mamadou.
Il s'agit du sud-est de la commune de Kabalewa, pas très loin du village de Ngalewa ou, en 2017, une quarantaine de filles ont été enlevées.
Des enlèvements qui sont devenus récurrents, avec cependant ces derniers mois un changement de tactique. Jusqu'en 2018 les cibles étaient des gens ''têtues ou qui dénoncent leurs pratiques''.
Ensuite, ils enlevaient des fortunés ou des personnes supposées avoir des parents riches pour payer une rançon¸ Aujourd'hui, ils s'en prennent ''au symbole de l'Etat'' en enlevant des élus ou des responsables des services publics, selon l'activiste.
Des statistiques onusiennes font état de plus de 230 enlèvements dans la région de Diffa depuis le début de l'année. Les défenseurs des droits humains condamnent l'attitude silencieuse des autorités nigériennes sur cette situation.