"Il se sentait en danger. Ça ne le dédouane pas d'éventuelles poursuites judiciaires", a expliqué à l'AFP le porte-parole de la Minusca Vladimir Monteiro.
Le chef "Bérébéré" était l'un des chefs des antibalaka (milices dites "d'autodéfense" qui affrontent dans les localités environnantes des groupes armés rivaux, peuls ou promusulmans) qui règnent en maître sur Bangassou depuis mai 2017.
D'intenses luttes de pouvoir interne pour le leadership se jouent à Bangassou entre les différents chefs antibalaka. Fin 2017, ils n'étaient plus que deux chefs, "Bérébéré" et "Pinopino", à contrôler les éléments antibalaka de la ville, après la mort ou la fuite d'autres, selon des sources concordantes à l'AFP.
"Général" autoproclamé, "Bérébéré" est l'un des responsables de l'attaque de la ville par les antibalaka, le 13 mai, qui avait fait 76 morts selon l'ONU. La ville vit depuis lors sous leur coupe, au rythme des violences, des caprices de la soldatesque et des rivalités entre ses chefs.
La Minusca et quelques missionnaires sont les seuls étrangers qui restent à Bangassou, ville de 35.000 habitants, frontalière de la RDCongo, après le départ de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) en novembre dernier, à la suite d'un braquage à main armée.
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Ces mêmes Casques bleus - gabonais, marocains et sénégalais notamment - tentent aujourd'hui de prévenir l'attaque par les antibalaka d'environ 2.000 déplacés musulmans qui ont trouvé refuge dans un séminaire catholique car sous la menace permanente des antibalaka.
Dimanche, des tirs ont été échangés autour du camp, selon une source onusienne. Des personnes non identifiées ont ouvert le feu en direction du camp, entrainant une réplique des Casques bleus.
"Bérébéré" est aussi, avec les autres chefs antibalaka de la ville, responsable des attaques dans la région contre les villes de Gambo, Kembe et les villages alentours, qui ont fait des dizaines de morts.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'était rendu fin octobre à Bangassou, où neuf Casques bleus ont été tués entre mai et juillet.
Plus de 600.000 personnes sont déplacées en Centrafrique et 500.000 sont réfugiées dans des pays voisins. Environ 2,4 millions de Centrafricains, soit la moitié de la population, dépendent de l'aide internationale.
Avec AFP