L'émergence de nouveaux groupes autoproclamés d'"autodéfense" est encouragée en Centrafrique par la "montée d'un discours incendiaire et discriminatoire" de personnalités politiques à Bangui vis-à-vis des communautés musulmanes, estime le panel des experts de l'ONU sur la Centrafrique, chargé par le Conseil de sécurité d'enquêter de façon indépendante sur la crise centrafricaine.
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Ces discours "bellicistes" sont "de plus en plus" présents et ont un effet mobilisateur sur les milices antibalaka prétendant défendre la majorité chrétienne et les groupes autoproclamés d'autodéfense, dit le texte, publié vendredi.
Dans le sud-est du pays, et à Bangassou particulièrement, le panel note le recrutement en cours par ces nouveaux groupes de combattants locaux et l'accroissement du trafic d'armes et du matériel militaire avec la RDC voisine.
En mai 2017, Bangassou avait été attaquée par des groupes autoproclamés d'autodéfense ciblant les musulmans de la ville. Ceux-ci sont toujours réfugiés dans l'enceinte du petit séminaire et Bangassou reste aux mains de ces groupes.
Par ailleurs, le panel note que les groupes armés pro-musulmans maintiennent une "emprise sur de nombreuses régions" centrafricaines. Le texte relève la subsistance d'une violente lutte d'influence entre ceux-ci, dans le centre du pays notamment, encouragée par des rivalités économiques liées à l'exploitation illégale des ressources naturelles.
Aussi, "peu de progrès ont été observés s'agissant du rétablissement de l'autorité de l'Etat" en Centrafrique, constate le rapport, alors que le gouvernement tente depuis plusieurs mois d'étendre son autorité hors de Bangui avec notamment une tentative de déploiement de préfets.
Enfin, ce rapport rappelle que la Centrafrique est "l'endroit le plus dangereux au monde pour les acteurs humanitaires" et que l'année 2017 aura été "l'année la plus meurtrière pour les soldats de la paix" (12 morts parmi les Casques bleus de la Minusca, force présente dans le pays depuis 2014).
Avec AFP