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La Cour constitutionnelle béninoise rejette l'interdiction du droit de grève des fonctionnaires


Le palais de Justice de Cotonou, au Bénin, le 6 janvier 2018. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Le palais de Justice de Cotonou, au Bénin, le 6 janvier 2018. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

Elle casse tout simplement cette loi votée le 28 décembre dernier et invite les députés à encadrer le droit de grève au lieu de le retirer aux travailleurs du secteur de la justice, de la santé et des forces de sécurité.

Le dossier est donc renvoyé sur la table des députés pour examen.

La Cour pense qu'on ne saurait retirer le droit de grève aux travailleurs des corps cités.

Le droit de grève pourrait être encadrer avec un service minimum, pour empêcher les débordements fâcheux que ce genre de mouvement de débrayage occasionne souvent dans certains secteurs clés, comme la santé, où les gens perdent leur vie, faute de soins.

Il faut dire que depuis le vote de cette loi, l'administration publique est restée paralysée par une grève illimitée, qui a pour but de forcer au retrait de cette loi qui, selon les travailleurs, est une véritable restriction des libertés.

Le conseil des Ministres mercredi avait d'ailleurs pris acte de la situation sociale et décidé de suivre tout de près afin qu'il n'y ait pas de conséquences fâcheuses. Avec cette décision de la cour les cartes sont à nouveau redistribuées.

Le Parlement béninois a voté le 28 décembre 2017 une loi controversée qui exclut notamment du droit de grève militaires, gendarmes, policiers, ainsi que les personnels de la santé et de la justice. Elle doit encore être validée par la Cour constitutionnelle.

>> Lire aussi : Les magistrats béninois lancent un mouvement de grève illimitée

La loi a été défendue début janvier par le président Patrice Talon, évoquant des "choix qui, quoique difficiles, sont nécessaires au redressement de notre pays".

"Il faut encore que l'Etat, dans son organisation, dans sa gestion, dans son administration et dans le comportement de ses agents rende attrayant et compétitif notre environnement économique et social", a-t-il dit lors de la cérémonie des voeux aux présidents d'institutions et aux corps diplomatiques.

Le Bénin a connu ces derniers mois une série de mouvements sociaux pour protester contre la politique économique du président, notamment dans les secteurs de la santé et de l'éducation.

Patrice Talon, un ancien homme d'affaires qui a fait fortune dans le coton, a engagé le Bénin, petit pays d'Afrique de l'Ouest, dans la voie des réformes libérales pour tenter de faire face au ralentissement de l'économie.

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