Le journaliste avait été arrêté mardi alors qu'il se trouvait en Somalie, pour son travail, depuis une semaine. Les autorités somaliennes avaient confirmé à Al Jazeera l'arrestation de M. Mohamed, ainsi que de son caméraman, de son chauffeur et de son fixeur.
Hamza Mohamed s'est rendu à plusieurs reprises en Somalie ces dernières années et a toujours fait preuve, selon son employeur, "d'exactitude et d'intégrité".
Mercredi, Reporters sans frontières (RSF) indiquait dans un communiqué que l'équipe d'Al Jazeera était semble-t-il soupçonnée de s'être rendue dans des territoires contrôlés par les islamistes radicaux shebab, afin de s'entretenir avec certains de leurs hauts responsables.
"Les journalistes sont constamment pris entre deux feux dans la guerre que mènent les autorités au groupe islamiste (shebab)", observait RSF. "Quand ils ne sont pas victimes de représailles mortelles de la part des miliciens, ils sont soupçonnés de collaboration avec le groupe shebab et arrêtés par les autorités."
La Somalie est un des pays les plus dangereux pour les professionnels des médias: 45 journalistes somaliens ont été assassinés dans le pays entre 2007 - année de la montée en puissance des shebab - et 2015, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Si les shebab, affiliés à Al-Qaïda et en lutte contre le gouvernement somalien, constituent la principale menace pour les journalistes, les forces de sécurité gouvernementales se rendent aussi coupables de nombreuses violations à leur égard.
RSF place la Somalie à la 167e place sur 180 pays dans son classement 2016 de la liberté de la presse.
Avec AFP