L'audience d'installation de la Cour d'Assises s'est déroulée lundi matin au palais de justice de Yopougon, en présence des accusés, dont le général Brunot Dogbo Blé, qui commandait la Garde républicaine à l'époque des faits.
Les jurés ont prêté serment pour les 10 affaires qui devront être jugées. Celle du Novotel aura lieu le 31 janvier.
Les procès doivent permettre de "comprendre ce qui s'est passé, les motivations des agresseurs" et des "commanditaires" s'il y en a, a souligné l'avocat général, Joseph Arsène Gnamien.
Le directeur du Novotel d'Abidjan, Stéphane Frantz Di Rippel, Yves Lambelin, directeur général de Sifca, groupe agro-industriel et figure du patronat, son assistant béninois, Raoul Adeossi, et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général de Sania, filiale de Sifca, avaient été enlevés par un commando militaire le 4 avril 2011 à Abidjan pendant les combats.
Ils avaient été conduits au palais présidentiel, torturés et tués, selon le gouvernement du président Alassane Ouattara, installé après l'arrestation le 11 avril de son prédécesseur Laurent Gbagbo à l'issue de quatre mois de crise post-électorale, dont deux semaines de conflit armé à Abidjan.
Le corps d'Yves Lambelin est le seul à avoir été formellement identifié. La mort des trois autres victimes a été établie sur la base de témoignages et d'indices. Les corps ont été jetés dans la lagune d'Abidjan.
L'affaire avait été très médiatisée en raison de la présence de nombreux journalistes dans l'hôtel. Beaucoup estiment avoir été sauvés par son directeur, qui a été décoré de la Légion d'honneur à titre posthume en 2012, ainsi que par Yves Lambelin.
Selon l'acte d'accusation, dix personnes devaient être dans le box: cinq, dont le général Brunot Dogbo Blé qui commandait la Garde républicaine, pour "séquestration et assassinat", et les autres répondront "d'enlèvement" et/ou de "disparition de cadavres".
"Nous attendons trois choses du procès: savoir s'il y a des commanditaires, où ont disparu les corps, et pourquoi on les a arrêtées puis tuées", a commenté l'avocat français Pierre Olivier Sur.
Avec AFP