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Report de l'ultimatum à des commerçants de Dakar pour libérer un marché emblématique


Vue intérieure du célèbre marché de Sandaga à Dakar le 19 octobre 2013.
Vue intérieure du célèbre marché de Sandaga à Dakar le 19 octobre 2013.

Le gouvernement sénégalais a annoncé un report d'un mois environ de l'ultimatum aux commerçants d'un marché emblématique de Dakar, qui avaient été sommés de le quitter d'ici à vendredi soir pour une réhabilitation de l'édifice historique menaçant ruine.

Le marché Sandaga, un édifice d'architecture soudano-sahélienne construit en 1933 dans le centre, est un des principaux de Dakar.

Site historique national, le bâtiment central du marché a piètre allure avec sa dalle craquelée et ses fers rouillés, selon des images diffusées par la télévision. La halle de Sandaga, qui tire son nom d'un arbre tropical, n'héberge plus d'échoppes depuis des années. L'activité a lieu autour de la bâtisse, débordant sur la chaussée, dans une ville déjà confrontée aux embouteillages et une occupation anarchique de la voie publique.

"Le président de la République (Macky Sall) a été sensible aux sollicitations des commerçants. Un nouveau délai leur est accordé qui expire deux jours" après la fête musulmane du sacrifice (Aïd al-Adha) prévue vers la fin du mois de juillet, soit dans un mois environ, a déclaré vendredi soir à la presse le ministre de l'Intérieur, Aly Ngouye Ndiaye, en présence de son collègue de l'Urbanisme Abdou Karim Fofana.

Les commerçants "doivent mettre à profit ce nouveau délai pour accomplir les formalités nécessaires pour rejoindre leur site de recasement provisoire", a dit M. Ndiaye, en présence de responsables des commerçants.

Le ministère de l'Urbanisme a aménagé à deux km du marché Sandaga un site pour cette "réinstallation provisoire". La réhabilitation de Sandaga est censée prendre deux ans.

Les responsables des commerçants avaient demandé un délai supplémentaire pour quitter le marché.

Les travaux sur le site de substitution, pour les toilettes par exemple, ne sont pas terminés. "Les conditions sanitaires en cette période de pandémie du coronavirus ne sont pas réunies", a déclaré à l'AFP l'un d'eux, Vieux Touré.

D'autres se disaient prêts à résister. Ils protestent contre l'emplacement du site de substitution, peu propice aux affaires selon eux alors que le quartier de Sandaga draine les foules et constitue une curiosité pour les touristes.

Le marché "Sandaga ne peut plus continuer dans son état actuel fait d'insécurité, d’occupation irrégulière de la voie publique et d’insalubrité. S'il y a des problèmes, les sapeurs pompiers ne peuvent même pas accéder à l'intérieur. Le jour où il y aura une catastrophe, les gens vont demander où étaient les autorités", a justifié le ministre de l'Urbanisme, Abdou Karim Fofana, dans une récente interview avec une télévision locale.

M. Fofana a entrepris depuis plusieurs mois de mettre fin aux occupations anarchiques de l'espace public à Dakar et en province, qu'il s'agisse de marchands ambulants, d'épaves de véhicules, de parkings, parallèlement à un programme d'enlèvement des ordures et de construction d'infrastructures.

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