Selon un bilan officiel tunisien provisoire, 48 cadavres ont été repêchés dimanche et 68 migrants secourus dont 60 Tunisiens, deux Marocains et un Libyen, qui tentaient de traverser la Méditerranée pour joindre les côtes de l'Europe. Plus de 180 passagers se trouvaient à bord du bateau d'une capacité maximale de 75 à 90 personnes, a dit un survivant.
Un porte-parole de l'Organisation internationale des migrations (OIM), Flavio Di Giacomo, interrogé lundi par l'AFP, a lui averti que plus de 100 personnes pourraient avoir péri dans le naufrage.
L'embarcation a été repérée dans la nuit de samedi à dimanche alors qu'elle était "sur le point de couler" au large de l'archipel de Kerkennah (est), selon le ministère de l'Intérieur tunisien.
Les opérations de recherches ont repris avec l'aide de neuf unités navales, un hélicoptère et des plongeurs, a affirmé à l'AFP le colonel Mohammed Salah Sagaama, commandant de la base navale de Sfax.
Jusqu'en fin de matinée, "aucun nouveau corps n'a été repêché", a-t-il dit en faisant état de conditions météorologiques défavorables avec un vent fort et une visibilité limitée. Parmi les 48 corps repêchés, 24 ont été identifiés, 10 Tunisiens et 14 personnes originaires d'Afrique subsaharienne.
Selon le porte-parole de l'OIM, "au moins 180 migrants ont quitté la Tunisie samedi à bord du bateau de pêche et ont commencé à avoir des problèmes deux heures plus tard".
Il a confirmé que 68 personnes avaient été secourues. Mais, a-t-il ajouté, "60 corps ont été repêchés, alors il devrait y avoir 50 à 52 disparus. Nous estimons à 112 personnes le nombre de migrants ayant perdu la vie".
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Il s'agit du naufrage de migrants le plus meurtrier en Méditerranée depuis le 2 février, quand 90 personnes, en majorité des Pakistanais, étaient mortes noyées au large de la Libyee, selon l'OIM.
Les autorités sont à la recherche de huit des "personnes impliquées dans l'organisation du voyage, qui ont été identifiéss et sont originaires de l'archipel de Kerkennah", a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Après ce drame, "une cellule de crise" a été mise en place lors d'une réunion du gouvernement, présidée par le Premier ministre Youssef al-Chahed, pour apporter l'appui moral aux familles et aux survivants.
M. Chahed a en outre appelé à déployer les efforts pour démanteler "le plus vite possible" les "réseaux criminels qui profitent de ces jeunes cherchant à émigrer et mettent leur vie en danger".
Le naufrage est intervenu alors que le nouveau ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini s'est rendu dimanche en Sicile -île qui fait face à la Tunisie et à la Libye- pour promouvoir sa ligne anti-immigration, en arguant que l'Italie ne pouvait être "le camp de réfugiés" de l'Europe.
Des Tunisiens en quête d'emploi et d'une vie meilleure tentent régulièrement de traverser la Méditerranée, en direction de l'Italie.
En mars, 120 personnes, en majorité des Tunisiens, tentant de rejoindre clandestinement les côtes italiennes avaient été secourues par la marine tunisienne.
Avec AFP