Ung Aing et Natalee, quatre ans, ont été transportés depuis le refuge de la province de Ratchaburi où ils vivaient jusqu'à l'aéroport international de Bangkok, avant de s'envoler pour Jakarta jeudi après-midi.
Par une petite ouverture dans leur cage, le personnel leur a donné des bananes, des noix de coco et des boissons isotoniques afin de supporter le voyage.
L’Indonésie et la Thaïlande, qui célèbrent cette année 70 ans de relations diplomatiques, ont organisé une cérémonie spéciale de transfert à l'aéroport dans la matinée.
Des experts animaliers de l'Université Chulalongkorn de Bangkok ont également effectué des tests de coronavirus sur le duo avant leur départ.
A son arrivée, le couple suivra un programme de rééducation avant d'être relâché dans la nature sur l'île de Sumatra, son habitat naturel.
Braconnage d'orangs-outans
Des trafiquants d'espèces sauvages avaient tenté de faire passer les deux primates en Thaïlande via la Malaisie en juin 2017, mais ils avaient été interceptés à la frontière.
Lors de cette opération menée à Had Yai, dans le sud du royaume, la police avait aussi découvert 42 tortues d'espèces rares et 6 ratons laveurs.
Depuis 2006, la Thaïlande a ainsi confisqué aux braconniers et renvoyé en Indonésie 60 orangs-outans, dont beaucoup ont pu retourner dans la nature, selon le directeur général adjoint du Département thaïlandais des parcs nationaux et de la faune, Prakit Vongsrivattanakul.
"La Thaïlande a la ferme intention de stopper le commerce illégal des espèces sauvages et de renvoyer (les animaux) dans leur habitat naturel", a-t-il déclaré.
"Nous savons qu'aucun pays ne peut lutter seul contre le trafic d'espèces sauvages."
Dans toute l'Asie du Sud-Est, des braconniers capturent régulièrement des orangs-outans pour les vendre au marché noir comme animal de compagnie ou comme attraction touristique.
"En tant que pays doté d'une riche biodiversité ... le trafic illégal d'espèces sauvages est un énorme défi pour l'Indonésie", a déclaré le chargé d'affaires de l'ambassade indonésienne Dicky Komar.
Les orangs-outans de Sumatra sont en danger critique d'extinction, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) et leur population est estimée à moins de 15 000 individus.
Leur habitat s'est considérablement réduit au cours des dernières décennies à cause de l'exploitation forestière, des plantations de palmiers à huile et de l'exploitation minière.