"La période de notification au Congrès de 45 jours ayant expiré, le secrétaire d'Etat a signé une notification annulant la désignation du Soudan comme un Etat soutenant le terrorisme. La mesure est effective à compter de ce 14 décembre, date à laquelle elle sera inscrite au Journal officiel", a indiqué l'ambassade des Etats-Unis à Khartoum sur sa page Facebook.
Les Etats-Unis avaient pris cette mesure après avoir accusé le président islamiste soudanais de l'époque Omar el-Béchir d'entretenir des relations avec des "organisations terroristes" notamment le réseau Al-Qaïda, dont le chef Oussama ben Laden, avait séjourné dans ce pays dans les années 1990.
Le retrait de la liste noire était tant attendue par Khartoum et devrait offrir une bouffée d'oxygène à l'économie de ce pays en plein marasme.
L'inscription sur la liste noire empêchait les pays étrangers de commercer et d'investir au Soudan sous peine de sanctions.
Le président américain Donald Trump a annoncé le 19 octobre le retrait de Khartoum de cette liste noire.
Et le 23 octobre, les autorités soudanaises, tout en niant tout "chantage", ont accepté, sous la pression américaine, de normaliser leurs relations avec Israël. Et ce n'est qu'après cette annonce soudanaise que M.Trump a effectivement notifié au Congrès américain, le 26 octobre, le retrait du Soudan de la liste noire.
Cependant, Khartoum attend toujours d'obtenir l'immunité légale dans des affaires liées à des attentats passés, qui nécessite une loi au cœur d'intenses tractations au Congrès américain.
"Paix légale"
Le Congrès doit adopter une loi proclamant la "paix légale" avec Khartoum, pour lui accorder l'immunité légale en tant qu'Etat dans ces affaires.
Or là-dessus, les négociations entre l'administration Trump et le Congrès coincent.
Cette décision s'inscrit dans un accord qui prévoit le versement par le Soudan de 335 millions de dollars de dédommagements aux familles des victimes des attentats perpétrés en 1998 par Al-Qaïda contre les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie (plus de 200 morts), au motif que les autorités soudanaises de l'époque avaient hébergé auparavant Oussama ben Laden.
Le Soudan a récemment exprimé son impatience, déplorant que certains "engagements politiques et économiques" n'aient "pas été respectés" par Washington.
Il a prévenu que ce blocage pourrait "retarder l'application de l'accord" de normalisation des relations avec Israël.
Les Etats-Unis ont renoué avec Khartoum déjà sous l'ex-président démocrate Barack Obama, quand Omar el-Béchir a commencé à coopérer dans la lutte antiterroriste et joué le jeu de la paix au Sud-Soudan.
La révolte populaire qui a balayé Omar el-Béchir en avril 2019 n'a fait qu'accélérer le mouvement.