Au total, 448 rhinocéros ont été tués en 2022 en Afrique du Sud, soit trois de moins qu'en 2021.
Le parc national Kruger, le plus grand du pays, est le seul sur la vingtaine que compte l'Afrique du Sud à avoir été touché par le phénomène en 2022: 124 rhinocéros y ont été braconnés, soit environ 40% de moins que l'année précédente, selon le ministère de l'Environnement dans un communiqué.
Aucun rhinocéros n'a été tué dans un autre parc national du pays. Résultat, selon la ministre de l'Environnement Barbara Creecy, de "la guerre implacable menée par notre redoutable dispositif anti-braconnage ainsi que du programme complet d'écornage" préventif.
La majorité des rhinocéros braconnés l'a été dans les parcs régionaux de la province du KwaZulu-Natal (KZN, sud-est), soit 244 dont 16 dans des réserves privées. La ministre de l'Environnement a exhorté lundi les autorités du KZN à suivre le modèle national "avant qu'il ne soit trop tard".
L'Afrique du Sud abrite près de 80% de la population mondiale de rhinocéros. Le pays est devenu un haut lieu du braconnage, poussé par la demande asiatique, où les cornes sont utilisées en médecine traditionnelle pour leurs supposés effets thérapeutiques ou aphrodisiaques.
Le parc Kruger, très touristique et qui s'étend sur près de 20.000 km² jusqu'à la frontière du Mozambique, a vu sa population de rhinocéros dramatiquement diminuer au cours de la dernière décennie. Le gouvernement a pris ces dernières années des mesures renforcées avec l'appui de la police, du fisc et des agences transfrontalières.
L'autorité publique qui gère les parcs nationaux a annoncé en décembre l'emploi de détecteurs de mensonges sur des employés des parcs nationaux, les braconniers bénéficiant parfois de leur complicité.
Le déclin du braconnage dans le parc Kruger est porteur d'"espoir", a estimé dans un communiqué l'ONG WWF, soulignant toutefois que le trafic transfrontalier dans la région reste "très préoccupant".