"C'est la première fois qu'une cour d'assises belge aura à connaître de faits qualifiés de crime de génocide", précise le parquet dans un communiqué.
Quatre procès relatifs au génocide rwandais s'étaient déjà tenus en Belgique, l'ancienne puissance coloniale, entre 2001 et 2009, mais ils ne concernaient que des faits de "crimes de guerre", est-il rappelé.
Fin 2009, Ephrem Nkezabera, surnommé le "banquier du génocide", avait été condamné à 30 ans de réclusion par la cour d'assises de Bruxelles.
La même cour d'assises avait déjà condamné à de lourdes peines deux religieuses, un universitaire et un industriel rwandais en 2001, deux commerçants du nord du pays en 2005, puis un ex-major en juillet 2007.
Deux nouvelles procédures concernant au total cinq personnes ont depuis été ouvertes devant la justice belge, à la suite d'arrestations survenues notamment en 2011.
En mars 2011, deux hommes d'origine rwandaise avaient été arrêtés en Belgique et inculpés de "crime de génocide", "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité" pour leur rôle présumé dans le génocide.
Selon le journal rwandais New Times, il s'agissait d'Ernest Gakwaya, dit "Camarade", et d'Emmanuel Nkunzuwimye, dit "Bomboko".
Un mois plus tard, en avril 2011, c'est un ancien magistrat rwandais, Mathias Bushishi, recherché par Interpol pour sa participation au génocide de 1994, qui avait été arrêté et incarcéré à Bruxelles.
Mercredi, le parquet fédéral n'a évoqué les cinq accusés renvoyés aux assises qu'avec des initiales, sans dévoiler les identités.
Selon ce communiqué, "E.G." est "renvoyé pour crime de génocide et crimes de guerre (meurtres et viols)", "E.N" pour "crime de génocide et crimes de guerre (meurtres, tentatives de meurtre et viol)".
Enfin "M.B." devra répondre de "crime de génocide et crimes de guerre (meurtres et tentative de meurtre)".
Le génocide rwandais a fait environ 800.000 morts, selon l'ONU, essentiellement des membres de la minorité tutsi.