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Sanctions américaines contre un Libyen accusé de "graves violations" des droits des migrants


Des journaliers migrants africains à la recherche de petits emplois attendent sous un pont dans la capitale libyenne Tripoli pour être embauchés par des employeurs potentiels, le 6 mars 2021.
Des journaliers migrants africains à la recherche de petits emplois attendent sous un pont dans la capitale libyenne Tripoli pour être embauchés par des employeurs potentiels, le 6 mars 2021.

Les autorités américaines le tiennent pour responsable de "l'exploitation systématique de migrants africains dans un centre de détention".

Le gouvernement américain a annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un citoyen libyen accusé de "graves violations des droits humains" perpétrées contre des migrants africains qui transitent par la Libye dans l’espoir de se rendre en Occident.

L'individu visé, Oussama Al Kuni Ibrahim, 45 ans, est décrit comme "un caïd" du trafic de migrants dans un communiqué du Trésor américain dont copie est parvenue à VOA Afrique.

Selon les autorités américaines, l’intéressé faisait déjà l’objet de sanctions par une décision du Conseil de sécurité de l’ONU, qui l’indexe nommément dans un rapport.

Plus précisément, il lui est reproché "des actes de violence, des enlèvements, des attaques contre des écoles, des hôpitaux, des sites religieux où des civils cherchent refuge", selon le communiqué.

En particulier, les autorités américaines le tiennent pour responsable de "l'exploitation systématique de migrants africains dans un centre de détention" en Libye, surnommé "la prison d’Oussama".

Le gouvernement américain affirme que quand des migrants sont envoyés au centre de détention pour avoir traversé illégalement le territoire libyen, M. Al Kuni ou ses sbires les soumettent à des abus divers, allant de l’extorsion au passage à tabac, en passant par la famine, les violences sexuelles, et même "le meurtre".

Selon les lois et réglementations fédérales, tous les avoirs de M. Al Kuni aux États-Unis sont désormais gelés. En outre, aucune banque ou société opérant aux États-Unis n'est autorisée à effectuer des transactions en son nom. Il est interdit de lui délivrer un visa américain.

Et parce qu'il a également été visé par des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies, tous les pays membres devraient imposer des sanctions similaires à M. Al Kuni.

A ce jour, 22 personnes connectées à la Libye sont sous le coup de sanctions économiques américaines, selon la base de données gérée par l'Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Département du Trésor américain, qui est l’agence responsable du gel des avoirs des individus et des entités faisant l’objet de sanctions aux États-Unis.

Contactée par VOA Afrique, l'ambassade de la Libye à Washington n'était pas immédiatement en mesure de commenter cette affaire.

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