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Second jour de pourparlers de paix sur le Yémen


L'envoyé spécial de l'ONU au Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed parle lors d'une conférence de presse à Sanaa, au Yémen, le 10 janvier 2016. (AP Photo/Hani Mohammed)
L'envoyé spécial de l'ONU au Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed parle lors d'une conférence de presse à Sanaa, au Yémen, le 10 janvier 2016. (AP Photo/Hani Mohammed)

Les négociations entre pouvoir et rebelles yéménites ont repris vendredi à Koweït sous l'égide de l'ONU pour tenter de trouver les moyens d'entamer un processus à même de stopper un conflit dévastateur.

Ces difficiles pourparlers menés par des représentants du pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par l'Arabie saoudite, et ceux des rebelles chiites Houthis et de leurs alliés, appuyés par le rival iranien, ont finalement commencé jeudi avec trois jours de retard grâce aux efforts intenses déployés par l'ONU.

Les délégations rivales, formée chacune de sept membres, ont entamé leurs discussions dans l'après-midi en présence du médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a indiqué un délégué.

Un cessez-le-feu précaire est entré en vigueur le 11 avril dans ce pays pauvre de la péninsule arabique mais les protagonistes s'accusent depuis mutuellement de le violer. Les Houthis avaient boudé le début prévu initialement lundi des pourparlers pour protester contre ces violations.

Le conflit a été déclenché quelques mois après une vaste offensive lancée en juillet 2014 par les insurgés à partir de leur fief dans le nord, qui leur a permis de s'emparer progressivement de vastes régions dont la capitale Sanaa, avec l'aide d'unités militaires restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Fin mars 2015, l'Arabie saoudite voisine a pris la tête d'une coalition militaire arabo-sunnite pour empêcher les Houthis de prendre le contrôle du Yémen.

Depuis cette intervention saoudienne, 6.400 personnes ont péri tandis que 2,8 millions de personnes ont été déplacées et 80% de la population a besoin d'une assistance humanitaire, selon l'ONU.

'Autorité de transition'

Conscient de la difficulté de la tâche après l'échec en 2015 de deux rounds de négociations en Suisse, M. Ould Cheikh Ahmed a appelé jeudi les belligérants à "faire des concessions", à l'ouverture des pourparlers. "Nous n'avons jamais été aussi proches de la paix" et "un échec n'est pas permis".

Après cette première session, la délégation des rebelles a rencontré le médiateur de l'ONU et souligné la nécessité de faire respecter le cessez-le-feu, selon leur agence de presse Sabanews.net. "La clé pour parvenir à une solution est de se mettre d'accord sur une autorité de transition", a-t-elle insisté.

Vendredi, les rebelles ont de nouveau accusé l'aviation saoudienne et les forces pro-Hadi de multiples violations de la trêve depuis jeudi, selon Sabanews.net.

Les négociations, dont la durée n'a pas été précisée, doivent porter sur cinq sujets: "le retrait des milices et des groupes armés, la restitution des armes lourdes à l'Etat, des arrangements intérimaires de sécurité, le rétablissement des institutions de l'Etat et la reprise d'un dialogue politique inclusif, en plus de la création d'une commission spéciale pour les prisonniers".

L'une des principales pierres d'achoppement est la mise en oeuvre de la résolution 2216 de l'ONU qui prévoit le retrait des rebelles des zones occupées dont Sanaa, la restitution des armes lourdes et la relance du processus politique.

'Se concentrer' sur les jihadistes

Les rebelles exigent eux un arrêt total des raids de la coalition arabe, la levée du blocus naval saoudien et la levée des sanctions imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU à certains de leurs dirigeants et alliés, dont M. Saleh, selon des diplomates.

Pour les Etats-Unis, un règlement du conflit permettrait, outre de venir en aide aux civils, de se "concentrer également sur des menaces comme Aqpa (Al-Qaïda dans la péninsule arabique) et d'autres groupes jihadistes dans la région", telle l'organisation Etat islamique qui a revendiqué des attentats sanglants au Yémen.

Les forces progouvernementales aidées par la coalition arabe ont reconquis des territoires, principalement dans le sud durant l'été 2015, mais le conflit s'est enlisé et la population civile apparaît comme la principale victime.

Le conflit a en outre exacerbé les tensions entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, poids lourds rivaux dans la région, Ryad accusant Téhéran de chercher à étendre son influence dans la région à travers les Houthis.

Avec AFP

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