A l'appel du syndicat des mines du Togo, les ouvriers du site d'extraction de Hahatoé (environ 40 km au nord de Lomé) et de l'usine de traitement de Kpémé (40 km à l'est de Lomé) ont abandonné le travail. La SNPT emploie plus de 1.500 personnes.
"Les discussions entamées depuis 2013 avec les responsables de la société autour de nos revendications en vue d'une amélioration de nos conditions de vie et de travail piétinent", a déclaré à l'AFP, Poro Egbohou, porte-parole du personnel de la SNPT.
"Les salaires ne sont pas conformes à la grille de la convention interprofessionnelle du Togo. Les ouvriers n'ont pas de tenues vestimentaires ni de chaussures de sécurité sur les lieux de travail. Nous allons appeler à de nouvelles grèves les semaines à venir si rien n'est fait. Cette fois-ci, nous sommes décidés à aller jusqu'au bout", a-t-il souligné.
Vital pour le Togo, le phosphate était le poumon économique du pays et le premier produit d'exportation avec 40% des recettes. Mais le secteur a été fortement secoué par la mauvaise gestion et la corruption entre 1997 et 2007. La production s'est totalement effondrée pendant cette période, passant de 5,4 millions de tonnes à 800.000 tonnes.
En septembre 2015, le groupe minier israélien Elenilto, allié au géant chinois Wengfu, a remporté l'appel d'offres international pour la production annuelle de 5 millions de tonnes de phosphate, d'engrais et d'acide phosphorique.
Malgré le plan de redressement mis en place par l'Etat togolais, le secteur peine à véritablement redécoller et à retrouver les niveaux de production atteints à la fin des années 1990. La SNPT a extrait 1,5 million de tonnes de phosphate en 2015 contre 1,110 million tonnes en 2014.
Le Togo dispose de réserves estimées à 2 milliards de tonnes qui pourraient générer des revenus de l'ordre de 28 milliards de dollars.
Avec AFP